«Nous trouvons que ces déclarations contraires à l'esprit d'amitié et d'alliance sont inadmissibles [...] La Turquie n'a d'autre préoccupation, en ce qui concerne la politique intérieure de la France, que la prospérité et le bonheur des près de 800 000 Turcs qui vivent dans ce pays», a déclaré ce 24 mars le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
«Dans un contexte où nous nous efforçons de mettre fin aux tensions pour retrouver une relation pacifiée et amicale, nous estimons que les déclarations de M. Macron sont regrettables et incohérentes», a encore estimé la diplomatie turque.
Les rapports entre Paris et Ankara, deux membres de l'OTAN, sont empoisonnés par plusieurs différends en Syrie, en Libye et en Méditerranée orientale.
Les tensions se sont aggravées à l'automne dernier, tournant au bras de fer entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et Emmanuel Macron. Le chef d'Etat turc avait, entre autres, mis en cause la santé mentale de son homologue français, l'accusant par ailleurs d'avoir un problème avec les musulmans, après que ce dernier eut défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet dans la foulée de la décapitation d'un enseignant en France.
«Evidemment. Il y aura des tentatives d'ingérence pour la prochaine élection. C'est écrit, et les menaces ne sont pas voilées», a de son côté déclaré Emmanuel Macron en se référant à la Turquie, dans le cadre d'un documentaire diffusé le 23 mars sur la chaîne de télévision France 5.
Dans son intervention, le chef d'Etat français a par ailleurs appelé à «un dialogue avec la Turquie», soulignant notamment le rôle de ce pays pour enrayer les flux migratoires à destination de l'Europe.