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AstraZeneca : une «information obsolète» aurait pu fausser les résultats du vaccin aux Etats-Unis

Un groupe d'experts indépendants a exprimé sa «préoccupation quant au fait qu'AstraZeneca a pu utiliser une information obsolète lors de cet essai, ce qui peut avoir abouti à une estimation incomplète de l'efficacité» du vaccin anti-Covid.

Le laboratoire anglo-suédois AstraZeneca, dont le vaccin a été suspendu par mesure de précaution par plusieurs pays, voit désormais sa méthodologie remise en cause par un groupe de surveillance américain. L'Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), l'un des 27 organismes composant une agence du ministère américain de la Santé, s'inquiète en effet que des données «obsolètes» aient pu fausser les essais cliniques réalisés aux Etats-Unis, du vaccin contre le coronavirus.

Dans un communiqué publié le 22 mars, le NIAID cite ainsi les conclusions d'un groupe d'experts indépendants, qui fait part de sa «préoccupation quant au fait qu'AstraZeneca a pu utiliser une information obsolète lors de cet essai, ce qui peut avoir abouti à une estimation incomplète de l'efficacité [du vaccin]». L'organisme ne donne pas de détails sur le contenu de cette «information obsolète».

«Nous exhortons la compagnie à travailler avec le Data and safetymonitoring board [DSMB, comité de suivi de l'essai], pour évaluer l'efficacité des données et s'assurer que les données les plus précises, les plus récentes et les plus efficaces possibles soient rendues publiques au plus vite», ajoute le communiqué du NIAID, institut qui supervise des essais cliniques de vaccins.

Le laboratoire AstraZeneca avait défendu le 22 mars son vaccin, rejeté par une bonne partie des Européens, affirmant qu'il était efficace à 80% contre le Covid chez les personnes âgées et n'augmentait pas le risque de caillots, après des essais cliniques de phase III menés aux Etats-Unis, avec 32 449 participants. Le vaccin du suédo-britannique AstraZeneca est efficace à 79% pour prévenir le Covid-19 symptomatique dans la population générale et à 100% pour empêcher les formes sévères de la maladie et l'hospitalisation, avait ajouté le laboratoire après ces essais cliniques. 

Ce mois-ci plusieurs pays ont suspendu son utilisation par crainte qu'il ne provoque des caillots sanguins, parfois mortels. Le 18 mars, l'Agence européenne des médicaments (EMA) l'a pourtant jugé «sûr et efficace» et l'utilisation du vaccin a repris dans certains pays.