Dix personnes, dont un policier, ont trouvé la mort dans une fusillade survenue le 22 mars dans l'après-midi, au sein d'un supermarché de la ville américaine de Boulder, dans le Colorado, a annoncé la police.
Les identités des victimes n'ont pas été dévoilées hormis celle du policier abattu, Eric Talley, 51 ans, qui «a été le premier à arriver» au supermarché King Soopers où des coups de feu avaient été signalés en début d'après-midi. «Il a été mortellement touché par balle», a annoncé la directrice de la police de Boulder, Maris Herold, saluant «l'action héroïque» de ce policier.
«Boulder a subi une horrible et terrible tuerie de masse aujourd'hui», a lancé de son côté le procureur du comté, Michael Dougherty. Un suspect, blessé lors de l'intervention de la police, a été arrêté, a précisé le procureur qui a promis «justice» à toutes les victimes, «des gens qui vivaient leur vie, qui faisaient leurs courses, et dont les vies ont été tragiquement brisées par le tireur».
Des images diffusées en direct lors de la vaste opération de police autour du supermarché King Soopers ont montré une personne, un homme blanc seulement vêtu d'un short de sport, en train d'être escorté par des policiers hors du magasin. L'homme avait les mains menottées dans le dos et semblait blessé à la jambe, avec des traces de sang.
Le 23 mars, Maris Herold, chef de la police de Boulder, a annoncé son inculpation. Identifié comme Ahmad Alissa – selon une transcription phonétique de son nom, cité lors d'une conférence de presse – il a été blessé à la jambe et hospitalisé. Il se trouve dans un «état stable» et doit être bientôt transféré vers une prison.
Selon des médias américains, l'homme était équipé d'un fusil d'assaut de type AR-15, arme très populaire aux Etats-Unis et qui a souvent été utilisée par des auteurs de tueries de masse dans le passé. L'enquête s'annonce longue et compliquée, les constatations et relevés sur les lieux de la fusillade vont encore durer plusieurs jours. Le président Joe Biden a reçu un briefing sur la fusillade, selon la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.
Ce Sénat doit faire avancer la législation pour contribuer à stopper l'épidémie de violence par armes à feu
Des policiers s'étaient rendus sur place «quelques minutes seulement» après avoir reçu une alerte concernant la présence d'un tireur sur le parking du supermarché et sont «très rapidement» entrés dans le supermarché où il s'était retranché, avait expliqué plus tôt le commandant de police Kerry Yamaguchi. Sur des images dont l'authenticité n'a pas été confirmée par les autorités, on voit au moins trois corps gisant sur le sol à l'intérieur et autour de l'édifice, pendant que des coups de feu retentissent.
Des dizaines de membres des forces de l'ordre, dont des unités d'intervention lourdement armées, avaient encerclé le supermarché une demi-heure environ après les premiers tirs. Ils disposaient de véhicules blindés qu'ils ont positionnés à l'entrée du magasin après avoir tenté de défoncer la devanture, selon des images diffusées en direct par un témoin. Une demi-douzaine de policiers équipés de fusils d'assaut ont ensuite été hissés sur le toit du magasin à l'aide d'un camion de pompiers qui avait déployé sa grande échelle. Certains clients qui se cachaient dans le magasin ont expliqué avoir été secourus par des policiers passés à travers le toit du bâtiment.
Les fusillades de ce type, dans les écoles, les centres commerciaux ou les lieux de culte, sont un mal récurrent des Etats-Unis et les gouvernements successifs ont été impuissants à endiguer la multiplication de ces tueries. Mi-février, le nouveau président Joe Biden avait appelé le Congrès à agir «maintenant» pour limiter la circulation des armes à feu dans le pays, trois ans après la tuerie du lycée de Parkland (17 morts), en Floride. «Ce Sénat doit faire avancer la législation pour contribuer à stopper l'épidémie de violence par armes à feu, et il le fera», a assuré le 22 mars au soir sur Twitter le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer.