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Washington appelle Riyad à «démanteler» l'unité responsable de l'assassinat de Khashoggi

Après avoir mis directement en cause la responsabilité du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, les Etats-Unis ont exhorté l'Arabie saoudite à cesser «les opérations contre les dissidents».

Les Etats-Unis ont appelé le 1er mars l'Arabie saoudite à «démanteler» l'unité d'élite saoudienne proche du prince héritier, déjà sanctionnée, pour son rôle dans l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.

«Nous exhortons l'Arabie saoudite à démanteler ce groupe et à adopter des réformes institutionnelles systémiques ainsi que des mécanismes de contrôle pour faire en sorte que les activités et opérations contre les dissidents cessent, et cessent totalement», a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price devant la presse.

Ned Price a aussi appelé les autorités saoudiennes à aller plus loin sur les droits humains : «Nous exhortons l'Arabie saoudite à prendre des mesures supplémentaires pour lever l'interdiction de voyage [qui cloue sur place des militants récemment libérés].»

Dans un rapport déclassifié du renseignement américain publié le 26 février, les Etats-Unis accusent le puissant prince héritier Mohammed ben Salmane d'avoir «validé » l'assassinat du journaliste saoudien en 2018. Mais ils n'ont pas sanctionné le jeune dirigeant pour éviter une rupture dans les relations avec Riyad.

Washington a en revanche adopté des sanctions contre des proches du prince et contre la Force d'intervention rapide, une unité d'élite chargée de sa protection, accusée d'être largement impliquée dans le meurtre.

Face aux critiques pour l'absence de mesures punitives visant Mohammed ben Salmane, l'administration de Joe Biden a assuré vouloir «recalibrer» les relations avec l'Arabie saoudite pour éviter qu'un tel meurtre puisse se reproduire.