Dans un communiqué publié sur Facebook, la présidence de la République tunisienne a annoncé ce 1er mars avoir reçu 1 000 doses de vaccins offertes par les Emirats arabes unis, alors que le pays n'a toujours pas débuté sa campagne de vaccination contre le Covid-19. Sur ordre présidentiel, ces vaccins ont été remis «à la direction générale militaire de la Santé», qui sera chargée de les analyser avant de les distribuer en priorité aux personnels de santé.
Une surprise pour le gouvernement tunisien, qui a affirmé dans un communiqué qu'il «n’était pas au courant, ni de l'arrivée de ces vaccins, ni de leur source, ni de leurs conditions sanitaires et légales». Le Premier ministre tunisien, Hichem Mechichi, a par ailleurs «autorisé l'ouverture d'une enquête immédiate sur les circonstances de l'arrivée de ces vaccins, leur gestion et leur distribution».
Enième bras de fer au sein de l'exécutif
Ce manque manifeste de communication au sein de l'exécutif vient souligner la crise politique majeure que traverse le pays. Depuis le début de l'année, un bras de fer est engagé entre le président élu, Kaïs Saïed, et le Premier ministre, Hichem Mechichi, soutenu par une forte majorité parlementaire. Le président Kaïs Saïed a récemment refusé que les nouveaux ministres, nommés le 16 janvier, prêtent serment, évoquant des soupçons de corruption et estimant que la Constitution n’a pas été respectée durant le dernier remaniement.
La Tunisie, qui compte environ 11,7 millions d'habitants n'a toujours pas débuté sa campagne de vaccination, contrairement à ses voisins proches comme le Maroc, l'Algérie ou l'Egypte. Prévu en février dans le cadre du programme mondial de vaccination «Covax», le lancement de la campagne a été retardé d'un mois à cause du retard pris dans les livraisons.
La semaine passée, Pékin s’était engagé à offrir à la Tunisie 100 000 doses de vaccin, sans toutefois en préciser la date de livraison. Selon le dernier bilan officiel, 233 277 personnes ont été contaminées, dont 8 001 sont mortes, depuis l'apparition du virus dans le pays il y a bientôt un an.