Le premier Forum franco-russe sur l’intelligence artificielle s’est déroulé le 26 février par visioconférence. Une vingtaine de conférenciers (acteurs et représentants d’instituts publics et privés) ont pu discuter des grands enjeux liés à l’intelligence artificielle et de leur application dans les domaines de la science, de l’environnement, de la santé ou de l’industrie.
A l’initiative de cet évènement, Mikhaïl Makarov, représentant commercial de la Fédération de Russie en France, s’est félicité de la tenue de ce forum, rappelant l’importance et l’ancienneté de la coopération franco-russe sur les sujets liés aux nouvelles technologies. Le représentant commercial de la Fédération de Russie a notamment appelé les entreprises françaises, les scientifiques et les chercheurs à développer toutes ces «coopérations bilatérales».
Il est du devoir des autorités et des élus d’anticiper les dérives
La première table ronde était consacrée aux stratégies nationales, à la gouvernance et à la réglementation de l’IA. Les participants des deux pays ont souligné qu’ils travaillaient activement à l’élaboration d’un cadre réglementaire éthique et à la mise en place de standards juridiques en insistant sur le nécessité de placer l’IA au service des êtres humains, dans le respect de la morale.
Michel Larive, député et vice-président du groupe d’amitié France-Russie, a notamment déclaré qu’il «était du devoir des autorités et des élus d’anticiper les dérives» que pourrait impliquer l’usage de ces technologies. Il a par ailleurs souligné les travaux accomplis au sein de l’Union européenne depuis 2018 et évoqué le livre blanc sur l’intelligence artificielle publié par la Commission européenne. De son côté, Andreï Neznamov, directeur exécutif du Centre de recherche de données pour les agences gouvernementales, a également déclaré que la Russie travaillait activement sur une législation «éthique» relative à l’IA, sa gouvernance et son encadrement.
Rebondissant sur l’importance de ces normes et standards, Arnault Ioualalen, directeur général de la société Numalis spécialisée dans l’édition de logiciels s’appuyant sur l’IA, a notamment évoqué «les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple)» qui essaient d’imposer leurs standards et pratiques par une multitude d’outils et de recherches qui n’ont pour vocation qu’à maximiser leurs bénéfices.
Les «SophIA Masters», une nouvelle compétition internationale dédiée aux innovations liées à l’IA
Désireux d’approfondir la coopération franco-russe, le président du Centre pour la recherche stratégique russe, Vladislav Onichtchenko, a appelé à une coopération très concrète entre la France et la Russie, évoquant notamment la possibilité de «créer un ensemble de serveurs qui seraient situés dans un entrepôt unique» et dont les données pourraient être accessibles aux scientifiques russes et français afin de travailler collectivement sur tous ces sujets liés à l’IA. Vladislav Onichtchenko a notamment souligné qu’il était important de faire émerger des «standards» nationaux mais qu’à long terme, il faudra définir des «standards internationaux».
De son côté, Jean-Pierre Mascarelli, maire de Bouyon et vice-président délégué de la technopole Sophia Antipolis située dans les Alpes-Maritimes (qui est la plus importante et première technopole d'Europe), a profité de cet évènement pour annoncer la création des «SophIA Masters», nouveau concours d’innovations sur le thème de l’intelligence artificielle. Sans préciser la date de cette première édition, Jean-Pierre Mascarellli a indiqué que ce concours «[serait] sur le modèle des Galileo Masters», concours placé sous le signe de l’innovation en matière de navigation par satellite. Le vice-président délégué a précisé que le prix serait remis «lors du sommet sur l’intelligence artificielle, le SophIA Summit» soulignant qu’il serait heureux que la Russie se joigne à cette compétition.