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Rappeur emprisonné : cinquième soirée d'affrontements entre police et manifestants à Barcelone

Pour la cinquième nuit consécutive, des affrontements ont opposé à Barcelone la police et des milliers de manifestants contre l'incarcération d'un rappeur catalan qui avait insulté la monarchie et les forces de l'ordre. Des magasins ont été pillés.

Le 20 février 2021, de nouveaux heurts ont éclaté à Barcelone entre la police et des milliers de manifestants réunis pour protester contre l'arrestation et l'emprisonnement du rappeur catalan Pablo Hasél.

Cette série de manifestations a commencé le 16 février après l'interpellation de l'artiste de 32 ans, condamné à neuf mois de prison pour des tweets dans lesquels il insultait la monarchie et la police, ainsi que pour «apologie du terrorisme».

La police s'était déployée en masse le 20 février au soir dans les rues de Barcelone, mais aussi dans la capitale Madrid, pour tenter de prévenir des violences. A Barcelone, les heurts ont débuté quand plusieurs milliers de manifestants se sont mis à marcher vers le QG de la police.

Les protestataires ont lancé des bouteilles, des canettes et des pétards en direction des policiers qui ont riposté par des charges, sur fond de barricades en flammes, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Certains émeutiers ont brisé des vitrines le long de l'avenue Passeig de Gràcia, une des grandes artères marchandes de Barcelone, pillant des boutiques de vêtements de luxe.

Les manifestants s'en sont également pris au bâtiment de la Bourse de Barcelone et ont incendié plusieurs motos.

A Madrid, environ 400 personnes se sont rassemblées dans le centre-ville, sous forte protection policière, pour scander des slogans tels que «libérez Pablo Hasél».

Des rassemblements de quelques centaines de personnes ont eu lieu également en début de soirée à Malaga, Cordoue et Séville, selon les médias locaux. Au total, près d'une centaine de personnes ont été arrêtées depuis le 16 février et de nombreuses autres blessées, dont des policiers et une jeune fille qui a perdu un œil à Barcelone, probablement après un tir de balle en caoutchouc de la police.

La plupart des manifestations ont commencé à Barcelone, ville dont est originaire le rappeur, et se sont étendues à d'autres villes dans l'ensemble de l'Espagne, dont Madrid, Valence et Grenade.

Les violences ont également suscité une querelle politique, exacerbée par les divisions au sein de la coalition gouvernementale qui regroupe les socialistes du Premier ministre Pedro Sanchez et le parti de gauche radicale Podemos. Pedro Sanchez a condamné les violences tandis que les dirigeants de Podemos ont apporté leur soutien aux manifestants.