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Un média américain rapporte que des diplomates ont demandé à la Russie de leur fournir du Spoutnik V

En Russie, des diplomates américains auraient fait appel à Moscou pour obtenir des doses du vaccin Spoutnik V après que Washington n'a pas pu leur promettre la livraison prochaine de vaccin de fabrication américaine, selon le Washington Post.

Des diplomates américains basés en Russie auraient lancé un appel aux autorités pour obtenir des doses du vaccin Spoutnik V de fabrication russe, faute d'avoir pu obtenir une livraison en provenance de Washington de vaccins de fabrication américaine, a rapporté le Washington Post le 18 février.

Des responsables anonymes cités dans l'article assurent ainsi que cette expérience «humiliante» est motivée par l’incapacité de Washington de promettre la livraison de doses de vaccin fabriquées aux Etats-Unis dans un avenir proche, comme c'est pourtant le cas dans au moins 13 pays où les diplomates américains reçoivent des doses en provenance de leur pays. «Washington donne la priorité aux travailleurs domestiques, sans véritable plan pour le reste d'entre nous», a déclaré un haut diplomate au Washington Post.

Le ministère russe des Affaires étrangères a fait savoir ce 19 février qu’il avait invité les missions diplomatiques étrangères accréditées à participer à la campagne de vaccination contre le Covid-19 au moyen de Spoutnik V, selon l’agence de presse officielle RIA Novosti. L'ambassade des Etats-Unis à Moscou n'a toutefois pas encore commenté la prétendue demande de doses de Spoutnik V.

Le département d'Etat américain a reçu 73 000 des 315 000 doses de vaccin fabriqués aux Etats-Unis, selon le Washington Post. Les deux premières tranches auraient été réparties entre des responsables basés aux Etats-Unis ainsi que du personnel en Afghanistan, en Irak, en Somalie, au Mexique, au Turkménistan et en Afrique de l'Ouest. La troisième attribution serait prévue pour les missions américaines en Afrique orientale et australe. Le département d'Etat ne recommande pas à ses 75 000 employés de se faire inoculer des vaccins qui n'ont pas encore reçu l'approbation de l'OMS ou des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), mais leur permet de «prendre leurs propres décisions en matière de santé», rapporte le Washington Post.

La Russie a mené une vaste campagne de communication pour promouvoir Spoutnik V, que les critiques qualifient d'outil géopolitique pour le Kremlin. Toujours est-il qu'une trentaine de pays autorisent actuellement son utilisation contre le Covid-19, tandis que la célèbre revue médicale The Lancet a publié une étude établissant l'efficacité de Spoutnik V à plus de 91%.

Spoutnik V est devenu source de controverse en Europe, où la Russie tente d'obtenir une autorisation d'utilisation d'urgence. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est récemment interrogée quant à la capacité de Moscou à fournir l'UE en Spoutnik V compte tenu du rythme de la vaccination en Russie. La Russie a répondu qu'elle misait notamment sur une plus ample production à l'étranger.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a reconnu que la demande pour le vaccin Spoutnik V à l'étranger, de manière générale, était «si forte qu’elle dépass[ait] largement les capacités de production». «A cette fin, un travail intense est en cours pour lancer dans les prochains jours la production du vaccin russe dans un certain nombre de pays étrangers», a ajouté le porte-parole.