Le 9 février, le maire de Londres Sadiq Khan a annoncé la liste des 15 personnes sélectionnées pour faire partie d'une nouvelle «commission sur la diversité dans le domaine public». Celle-ci a pour objectif de «promouvoir une plus grande diversité dans le domaine public» en ce qui concerne par exemple les noms de rues et de bâtiments, mais aussi les statues et les monuments commémoratifs.
Parmi les membres de la commission figurent entre autres l'historienne de l'art Aindrea Emelife, l'acteur Riz Ahmed ou le militant associatif Toyin Agbetu. Ce dernier avait fait la une des médias britanniques en 2007 après avoir interrompu une cérémonie dans l'abbaye de Westminster à laquelle assistaient la Reine Elisabeth et l'ancien Premier ministre Tony Blair, afin célébrer le 200e anniversaire de la loi abolissant la traite des esclaves dans l'Empire britannique.
Sadiq Khan avait annoncé qu'il formerait cette commission l'été dernier, quelques jours après qu'une statue d'Edward Colston – un marchand d'esclaves du XVIIe siècle – eut été abattue à Bristol par des manifestants du mouvement Black Lives Matter, puis remplacée par une statue représentant l'une des manifestantes, comme le rappelle The Guardian.
Il ne s'agit pas seulement d'abattre des statues
S'interrogeant sur le manque «d'œuvres d'art publiques reflétant correctement Londres et son enchevêtrement de cultures, de perspectives et d'idées», Aindrea Emelife a affirmé que «ce que nous voyons tous les jours, les statues que nous croisons, les images qui envahissent notre espace, affectent la façon dont nous vivons notre vie». «Il ne s'agit pas seulement d'abattre des statues, mais de créer de nouvelles commissions qui inspireront des générations», a-t-elle ajouté, toujours selon The Guardian.
Cependant, le bureau du maire de Londres a déclaré que la commission n'avait pas été créée pour «présider au retrait des statues», précise le quotidien britannique. Reste à savoir si la commission encouragera effectivement le fait de débaptiser des lieux publics ou de déboulonner des monuments, auquel cas elle pourrait s'inscrire dans le prolongement de la cancel culture, ce concept visant à écarter ou bannir une personne ou une entité en raison d'idées jugées problématiques.