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En Angleterre, une école débaptise ses bâtiments «Winston Churchill» et «J.K. Rowling»

Des élèves ont demandé que les bâtiments de leur école ne portent plus le nom du célèbre Premier ministre et de l'auteur d'Harry Potter, tous deux considérés comme incompatibles avec la lutte contre l'intolérance et les discriminations.

A la demande de certains de ses élèves, deux bâtiments de la Seaford Head School située dans le comté de l'East Sussex (sud-est de l'Angleterre) ne porteront désormais plus le nom de Winston Churchill et de J.K. Rowling. Les adolescents accusent le Premier ministre artisan de la victoire britannique lors de la Seconde Guerre mondiale de «torture», tandis que l'auteur d'Harry Potter est considérée comme n'étant pas «convenable» en raison de ses «propos sur la communauté trans».

Selon le quotidien The Telegraph, les parents d'élèves de cette école secondaire ont été informés par écrit que les bâtiments en question porteraient désormais de nouveaux noms ne favorisant pas les «préjugés». Ceux-ci devraient être basés sur la topographie locale et seront soumis à un vote des élèves de 11 à 18 ans. 

Churchill raciste et J.K Rowling transphobe ? 

Les élèves de l'école avaient justifié leur demande en ces termes : «Churchill était un personnage qui encourageait le racisme et l'inégalité, emprisonnant et torturant injustement beaucoup de personnes». Des caractéristiques allant selon eux à l'encontre de politique de lutte contre «l'intolérance et la discrimination» de l'école.

Comme le rapporte The Telegraph, Andrew Robert, historien à l'origine d'une biographie de Winston Churchill, estime au contraire que «Churchill est en fait une figure incroyablement inspirante pour la jeunesse» et que les enseignants de Seaford Head ont des «connaissances historiques tellement faibles» qu'ils «croient que Winston Churchill a commis des crimes dont il était en fait totalement innocent». «Au lieu d'essayer de combattre l'ignorance, ils s'y sont soumis sans essayer de découvrir la vérité», conclut-il.

J.K. Rowling, l'auteur à succès de la saga Harry Potter, s'était quant à elle retrouvée au cœur d'une polémique l'accusant de «transphobie» suite à un tweet publié en juin 2020, dans lequel elle tournait en dérision le fait qu'un article n'emploie pas le terme «femmes» pour parler de «personnes qui ont leurs règles». «Je suis sûre qu’on avait un mot pour désigner ces personnes, avant. Que quelqu’un m’aide. Fammes ? Fommes ? Fimmes ?» avait-elle commenté. 

Les adolescents de la Seaford Head School ont-ils ici mis en œuvre plus ou moins consciemment la cancel culture, ce concept visant à écarter ou bannir une personne ou une entité en raison d'idées jugées problématiques ? Fortement médiatisée par un reportage au sein de l'université américaine d'Evergreen (Etat de Washington), la cancel culture a connu une année faste en 2020 avec des titres de livres rectifiés, des classiques de la littérature censurés, ou encore des statues déboulonnées.