Alexeï Navalny comparaît ce 5 février devant le tribunal du quartier Babouсhkinski de Moscou pour des audiences dans le cadre d'une affaire de diffamation d'un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, rapporte l'agence Tass.
Selon l'accusation, l'opposant a mis en ligne le 2 juin sur Telegram et Twitter une vidéo dans laquelle le vétéran de la Seconde Guerre mondiale Ignat Artiomenko exprimait son soutien aux amendements à la Constitution russe de l'année dernière. L'opposant russe est accusé d'avoir formulé des commentaires erronés portant atteinte à l’honneur et à la réputation du vétéran et d'avoir ainsi causé des souffrances morales à celui-ci. Selon Tass, Alexeï Navalny conteste sa culpabilité.
Navalny condamné pour violations des conditions de son contrôle judiciaire
Alexeï Navalny, qui vient d'être condamné à une peine de prison ferme dans une autre affaire, a appelé le 4 février ses partisans à «surmonter leur peur» et à «libérer» la Russie «des voleurs». «Ne vous laissez pas avoir par cette illusion de force», a-t-il écrit, dans un message publié sur Instagram.
La justice russe a révoqué le 2 février le sursis de la peine de trois ans et demi de prison prononcée en 2014 contre l'opposant, dans une affaire de détournement de fonds. Il était jugé pour avoir violé à de multiples reprises en 2020 les conditions du contrôle judiciaire exigé par cette peine avec sursis.
Il devra purger trois ans et demi de prison de sa peine prononcée en 2014, moins les mois passés assigné à résidence cette année-là – soit deux ans et huit mois de prison.
L'opposant russe, interpellé puis incarcéré pour 30 jours lors de son retour en Russie le 17 janvier, ne s'était pas présenté à l'enregistrement auprès de l’inspection pénitentiaire à au moins six reprises au cours de l'année 2020 : le 13 janvier, le 27 janvier, le 3 février, le 16 mars, le 6 juillet et le 17 août. Le Service fédéral d’exécution des peines a en outre déclaré avoir tenu compte du fait que depuis le 22 août, Alexeï Navalny était soigné dans l'hôpital de la Charité à Berlin ; or, d'après cette institution russe, l'opposant n'a pas répondu à une notification qui lui avait été envoyée après sa sortie de l'hôpital.
Fin août, Alexeï Navalny avait été transféré dans le coma en Allemagne après avoir été victime d'un malaise en Russie. Il accuse le Kremlin d'avoir tenté de l'empoisonner (une version également défendue par plusieurs gouvernements, dont ceux de la France, des Etats-Unis et de l'Allemagne), ce que réfute Moscou. Il était sorti de l'hôpital sans séquelles.