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Ghislaine Maxwell, complice présumée d'Epstein, maintenue en détention

Ghislaine Maxwell, complice présumée du pédocriminel Jeffrey Epstein s'est vu refuser par un tribunal de New York une demande de remise en liberté sous caution effectuée par ses avocats, selon des médias américains.

La Britannique Ghislaine Maxwell, complice présumée du pédocriminel Jeffrey Epstein a vu une demande de remise en liberté sous caution effectuée par ses avocats rejetée par un tribunal de New York le 28 décembre 2020, selon des médias américains.  

La femme de 59 ans, détenue au Metropolitan detention center de Brooklyn à New York depuis le 2 juillet 2020, jour de son arrestation dans le New Hampshire après des mois de cavale, continue de présenter aux yeux de la justice américaine un risque de fuite extrême a estimé le 28 décembre Alison J. Nathan, juge fédérale de Manhattan.

La demande de remise en liberté comprenait le versement d'une caution dans le cadre d'un accord totalisant 28,5 millions de dollars et prévoyait le confinement de Ghislaine Maxwell avec une surveillance électronique.   

La fille du patron de presse britannique Robert Maxwell a déclaré qu'elle souhaitait rester à New York, si elle venait à être libérée sous caution et ses avocats ont dénoncé ses conditions d'incarcération, comme les fouilles invasives et le fait qu'elle soit, selon eux, réveillée toutes les quinze minutes par des gardiens munis de lampes torches, afin de s'assurer qu'elle respire toujours, a rapporté l'agence Reuters.

Risque d'évasion de Ghislaine Maxwell en France ou au Royaume-Uni, selon les procureurs 

Pour appuyer la demande de remise en liberté, ses avocats ont aussi insisté sur les liens étroits de leur cliente avec les Etats-Unis, où elle vit depuis 1991, en évoquant notamment son mari, épousé en 2016. Celui-ci avait d'ailleurs pris la défense de sa femme en assurant dans une lettre au tribunal, citée par la télévision américaine ABC News, qu'il n'a «jamais été témoin avec Ghislaine de quoi que ce soit qui ressemble à une conduite inappropriée». 

La justice américaine ne s'est cependant pas laissée convaincre par les arguments des avocats et a rejeté la demande de remise en liberté. Les procureurs ont évoqué la possibilité que Ghislaine Maxwell puisse s'enfuir en France ou au Royaume-Uni, avec le risque d'échapper à une extradition, rapporte Reuters. Précisons que la complice présumée de Jeffrey Epstein, née à Maisons-Laffitte, dans les Yvelines, a la citoyenneté britannique.     

La juge fédérale a donc déclaré que «le tribunal conclut [...] qu'aucune condition pour une remise en liberté ne peut raisonnablement assurer la présence de l'accusé aux actes de procédure à venir».  

Ghislaine Maxwell n'a fait aucune déclaration depuis son arrestation, sauf pour plaider non coupable, ce qui prive pour l'heure les autorités américaines d'un témoignage qui pourrait peut-être mettre en cause d'autres individus, en plus de Jeffrey Epstein. 

Décrite comme très proche de l'homme d'affaires américain, Ghislaine Maxwell aurait, selon plusieurs victimes, agi en tant qu'entremetteuse, en recrutant des jeunes filles, dont certaines mineures, pour qu'elles aient des rapports sexuels avec celui-ci. 

Elle prenait régulièrement des photos de jeunes femmes aux «seins nus», selon un témoignage 

Inculpée notamment de trafic de mineures, d'incitation à la prostitution sur une période s'étendant de 1994 à 1997 et de faux témoignage, la britannique de 59 ans était aussi, selon le témoignage de John Alessi, un ancien majordome au manoir de Jeffrey Epstein en Floride, «très avide de photographies».

Dans des documents rendus public le 21 novembre 2020, John Alessi a révélé que Ghislaine Maxwell prenait régulièrement des photos de filles légèrement vêtues avec un «appareil photo spécial». 

Toujours selon l'ancien employé, la plupart des images étaient prises au bord de la piscine, alors que les jeunes femmes étaient «seins nus». Les photographies étaient ensuite conservées dans un album que la britannique gardait sur son bureau, a expliqué John Alessi.  

Le procès de Ghislaine Maxwell devrait s'ouvrir le 12 juillet 2021.  La complice présumée de Jeffrey Epstein, si elle venait à être reconnue coupable de l'ensemble des six chefs d'accusation dont elle est inculpée, risquerait la prison à vie, selon l'Agence France Presse.