Face à «l'entêtement irresponsable du gouvernement» centrafricain qui aurait rejeté le cessez-le-feu, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) a décidé de rompre le «cessez-le-feu unilatéral» de trois jours, qu'elle avait pris en amont des élections présidentielle et législatives du 27 décembre. Cette nouvelle annonce a été faite ce 25 décembre par deux importants groupes rebelles, selon l'AFP.
La veille, le porte-parole du gouvernement Ange-Maxime Kazagui avait pointé du doigt «un non-événement» à propos de l'annonce de la trêve par les rebelles et avait déclaré à l'agence de presse française n'avoir «pas vu ces gens-là s'arrêter dans leurs actions».
La Centrafrique est en proie à une guerre civile depuis que la coalition Séléka a renversé François Bozizé en 2013. La France avait alors déployé plus d'un millier de soldats de l'opération Sangaris, sous mandat de l'ONU. Sangaris, qui a compté jusqu'à 1 600 hommes, est resté en place jusqu'en 2016. L'actuel président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a reçu ces derniers jours des renforts militaires du Rwanda et de la Russie. Moscou a ainsi annoncé le 22 décembre avoir envoyé 300 instructeurs militaires supplémentaires pour la formation de l'armée centrafricaine. Le Rwanda a lui annoncé l'envoi de militaires dans le pays pour y protéger ses Casques bleus. En outre, le 23 décembre, le président français Emmanuel Macron s'est entretenu avec son homologue centrafricain et a ordonné le survol du pays par des avions de chasse pour «marquer la condamnation par la France des tentatives de déstabilisation», selon l'Elysée.
Il y a une semaine, les principaux groupes rebelles armés s'étaient coalisés et avaient lancé une offensive, depuis stoppée. Le camp Touadéra avait accusé ces groupes rebelles de tenter un «coup d'Etat» à l'instigation de François Bozizé, qui a démenti.