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Washington présente ses condoléances en indemnisant les familles des victimes de l’hôpital de Kunduz

Le département de la Défense va travailler sur le dédommagement des familles des victimes tuées dans la frappe américaine qui a secoué l’hôpital de MSF à Kunduz. Par erreur, le bombardement a fait 22 morts.

Samedi, le porte-parole du Pentagone Peter Cook a indiqué dans un communiqué qu’«il était important de faire face aux conséquences de l’incident tragique dans l’hôpital de Médecins sans Frontières à Kunduz, Afghanistan».

«Les forces américaines en Afghanistan ont le pouvoir d’indemniser les familles et prendre en charge les coûts de réparation de l’hôpital. Elles vont travailler afin d’identifier les bénéficiaires pour déterminer les dédommagements appropriés. Si nécessaire, l’administration ira demander des crédits supplémentaires devant le Congrès», a expliqué Cook.

Plus tôt dans la semaine Barack Obama a présenté ses excuses pour le bombardement qui a touché par erreur l’hôpital de MSF le 3 octobre. Avant cela, Washington a modifié sa version de l’incident quatre fois en quatre jours, allant de «ne pas savoir avec certitude» qu’il avait touché l’hôpital, jusqu’à rejeter le blâme sur le gouvernement afghan pour avoir demandé cette frappe.

Finalement le général John Campbell, commandant de la mission de l'OTAN et chef des troupes américaines en Afghanistan, a clarifié la position officielle lundi, en déclarant que la frappe a été sollicitée par les forces afghanes qui combattent les talibans à Kunduz, mais que ce sont les Etats-Unis qui ont mené l’attaque.

«Même si les Afghans nous ont demandé d’intervenir, toutes les décisions doivent suivre une procédure rigoureuse» avant de lancer de genre d’attaque, a expliqué le responsable.

Malgré le mea culpa des militaires américains pour leur faute tragique, le MSF a souligné que cela ne suffisait pas et qu’il continuait à appeler à une investigation internationale, qualifiant l’attaque de crime de guerre. Douze des victimes étaient des membres du personnel de l’hôpital alors que dix étaient des patients.

Mercredi la présidente de Médecins sans frontières, Joanne Liu, a fait savoir que l’organisation a jugé «inacceptable le fait qu’un bombardement et le meurtre de personnels et de patients peuvent être classés dans la catégorie des dommages collatéraux ou attribué à des erreurs».

Liu a appelé la Commission internationale humanitaire d'établissement des faits à établir, en vertu de la Convention de Genève, d’enquêter sur l’incident. L’ONG doute que le bombardement d’un avion américain Lockheed AC-130 sur l’hôpital pendant plus d’une heure ne soit qu’accidentel, les coordonnés de l’hôpital ayant été communiquées à l’armée pour empêcher de telles tragédies.