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Des élus américains demandent à Trump d'amnistier Snowden

Plusieurs membres républicains, démocrates et libertariens du Congrès des Etats-Unis se sont positionnés publiquement en faveur d'une amnistie du lanceur d'alerte Edward Snowden. Ils ont demandé à Donald Trump de faire valoir son droit d'amnistie.

En réponse à la nouvelle demande d'amnistie du lanceur d'alerte Edward Snowden, lancée le 13 décembre 2020 sur Twitter par le journaliste Glen Greenwald, plusieurs organisations, représentants et sénateurs américains, républicains mais aussi démocrates, ont annoncé vouloir gracier l'ancien informaticien de la Central Intelligence Agency (CIA) et de la National Security Agency (NSA), exilé en Russie depuis 2013.

Retweeté par Edward Snowden, le sénateur républicain du Kentucky Rand Paul a déclaré : «James Clapper [ancien directeur du renseignement national] a menti effrontément au Congrès en niant que l'Etat profond espionnait tous les Américains. Snowden a simplement révélé les mensonges de Clapper et dénoncé l'espionnage inconstitutionnel. Il mérite un pardon de Donald Trump !»

«Le président Trump écoute tous ceux d'entre nous qui le pressent de pardonner Snowden. C'est ce qu'il faut faire», a fait savoir le représentant républicain de la Floride, Matt Gaetz.

Edward Snowden a également partagé les tweets du représentant libertarien du Michigan, Justin Amash, et du représentant républicain du Kentucky.

L'association Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) a elle aussi demandé d'amnistier l'ancien informaticien de la CIA et de la NSA. «Edward Snowden a dénoncé les activités illégales du gouvernement gardées secrètes pendant des années. Notre démocratie est meilleure grâce à lui», a considéré l'organisation.

Une amnistie de Snowden serait «une énorme victoire contre les abus de la CIA/FBI/NSA»

De son côté, Glen Greenwald – qui a révélé les dénonciations d'Edward Snowden sur l'espionnage de citoyens américains, mais également du monde entier, par la NSA, sans mandat et sans que ceux-ci en soient informés – a déclaré qu'une grâce par Donald Trump du lanceur d'alerte serait «une énorme victoire contre les abus de la CIA/FBI/NSA».

«Toutes les personnes que je connais qui travaillent sur des questions de dénonciation, de transparence et d'abus de la CIA/ FBI/NSA savent que la seule chance de pardon de Snowden ou d'Assange (même si elle est faible) réside maintenant dans Trump, mais c'est fondamentalement zéro avec Biden/Harris. Cela vaut peut-être la peine de réfléchir à pourquoi», a-t-il ajouté dans un second tweet.

Si Glen Greenwald s'est réjoui que la demande d'amnistie d'Edward Snowden soit partagée par des membres du Congrès américain de tous bords politiques, il n'a toutefois pas manqué d'adresser un message caustique aux personnes s'opposant à l'abandon des poursuites envers le lanceur d'alerte exilé en Russie. L'ancienne ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies Susan Rice en a d'ailleurs fait les frais.

«Les seules personnes qui seraient irritées par un pardon de Snowden seraient les agents de l'Etat profond qui ont passé des années enterrées dans les agences de sécurité de l'Etat et croient ainsi avoir le droit d'abuser de ses pouvoirs», a-t-il fustigé sur Twitter.

En pleine campagne présidentielle, à l'occasion d'une conférence de presse le 15 août dernier dans le New Jersey, Donald Trump n'avait pas écarté la possibilité d'un recours au droit d'amnistie pour Edward Snowden, mais était toutefois resté assez évasif.

Depuis qu'il a révélé l'existence de programmes de surveillance de masse aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, en 2013, Edward Snowden, 37 ans, est réfugié en Russie. Inculpé au pénal dans son pays pour espionnage et vol de secrets d'Etat, il risque jusqu'à 30 ans de prison... à moins donc que Donald Trump n'use de son droit d'amnistie.