Le locataire de la Maison Blanche serait-il prêt à revoir son jugement concernant le lanceur d’alerte américain Edward Snowden ? Interrogé sur l’avenir de l’ancien informaticien de la Central Intelligence Agency (CIA) et de la National Security Agency (NSA), exilé en Russie depuis 2013, Donald Trump n'a pas écarté la possibilité d'un recours au droit d'amnistie lors d’une conférence de presse, le 15 août, dans le New Jersey. Le président étasunien est cependant resté assez évasif.
«Offrirez-vous la grâce à Edward Snowden et le laisserez-vous rentrer [aux Etats-Unis] ?», lui demande un journaliste. Réponse Donald Trump : «Je vais étudier le dossier. Je ne suis pas très au courant de la situation d’Edward Snowden mais je vais y jeter un œil très sérieusement.»
Dans chaque camp, des gens politiquement opposés sont d’accord entre eux [alors] je vais étudier très attentivement le cas d’Ewdard Snowden
Sans donner plus de précisions, Donald Trump a, par la suite, souligné le fait que «beaucoup de gens pensent qu'il devrait être traité différemment [alors que] d'autres gens pensent qu'il a fait des choses très mauvaises.» «Dans chaque camp, des gens politiquement opposés sont d’accord entre eux [alors] je vais étudier très attentivement le cas d’Ewdard Snowden», a-t-il conclu.
Une déclaration qui peut étonner lorsqu’on se rappelle des différentes prises de parole du 45e président des Etats-Unis sur le sujet. Ainsi, dans un tweet de mai 2014, il qualifiait Edward Snowden de «traître» et de «lâche», qui «devrait faire face à la justice».
Quelques mois plus tôt, en octobre 2013, sur le même réseau social, Donald Trump avait même évoqué l’application de la peine de mort à l’encontre de son compatriote : «Snowden est un espion qui devrait être exécuté.»
Cité par l’agence RIA Novosti, l’avocat qui représente Edward Snowden en Russie, Anatoli Koutcherena, a lui évoqué une «bonne nouvelle». «Je crois que si Trump a abordé ce sujet, c'est qu'il partage les principes et les idéaux de droit et de liberté des citoyens que Snowden prêche. Le fait même que Trump ait dit cela montre qu’il n’y est pas indifférent, donc je pense qu’il va s’occuper de la situation», a-t-il ajouté.
Depuis qu’il a révélé l’existence de programmes de surveillance de masse aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, en 2013, Edward Snowden, 37 ans, est réfugié en Russie. Inculpé au pénal dans son pays pour espionnage et vol de secrets d’Etat, il risque jusqu’à 30 ans de prison... à moins donc que Donald Trump n'use de son droit d'amnistie.