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Pékin promet de riposter face aux sanctions «démentes» de Washington

La Chine a dénoncé les sanctions «déplorables» des Etats-Unis, visant 14 de ses hauts responsables accusés par Washington d'avoir contribué à la «politique oppressive» de Pékin, dans le territoire de Hong Kong et promet «des contre-mesures fermes».

La Chine a fustigé, le 8 décembre, les nouvelles sanctions «démentes et déplorables» des Etats-Unis contre des hauts responsables chinois, accusés par Washington d'avoir contribué à la «politique oppressive» de Pékin, dans le territoire de Hong Kong. 

L'administration Trump a annoncé le 7 décembre que les 14 vice-présidents du comité permanent du Parlement chinois et leurs familles proches ne pourraient plus entrer sur le sol américain.

Le Trésor américain a également gelé leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis et leur a barré l'accès au système financier américain.

De plus, les entreprises et les particuliers américains ne peuvent plus traiter d'affaires avec eux.

«Une grave ingérence dans les affaires intérieures de la Chine» 

Ces mesures ont été prises en représailles à l'adoption, en juin 2020, d'une loi chinoise sur la sécurité nationale à Hong Kong, qui pénalise notamment tout appel à l'indépendance dans l'ex-colonie britannique, rétrocédée à la Chine en 1997. 

Le comité permanent du Parlement chinois «a voté à l'unanimité» pour ce texte utilisé, selon le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, «pour museler toute contestation et arrêter ceux qui protestent contre» les «politiques oppressives» de Pékin.

La Chine a rapidement réagi par la voix de Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Elle a déploré, lors d'un point presse, à Pékin, le 8 décembre, des sanctions, qui «représentent une grave ingérence dans les affaires intérieures de la Chine et une grave atteinte aux relations sino-américaines». 

«Le gouvernement et le peuple chinois expriment leur vive indignation et condamnent avec véhémence cet acte insultant, déplorable, dément et abject de la part Etats-Unis», a fustigé la porte-parole chinoise lors d'une conférence de presse. 

«Des contre-mesures fermes» visant les Etats-Unis 

Invitant les Etats-Unis à renoncer à cette mesure, Hua Chunying a aussi déclaré que la Chine prendrait «des contre-mesures fermes contre les décisions malveillantes des Etats-Unis afin de préserver [sa] souveraineté, [sa] sécurité et [ses] droits au développement», rapporte l'agence de presse Reuters. 

Pékin a par ailleurs annoncé avoir convoqué le Chargé d'Affaires de l'ambassade des Etats-Unis, Robert Forden.  

Le vote de cette loi par le parlement national, soumis au Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir en Chine continentale, a soulevé une vague d'indignation dans les capitales occidentales, inquiètes pour le statut d'autonomie dont jouit Hong Kong.

Pékin a justifié l'imposition de ce texte par le fait que le territoire n'a jamais pris l'initiative de le faire lui-même, contrairement aux stipulations inscrites dans la Loi fondamentale – la mini-constitution en vigueur à Hong Kong depuis 1997.

Cette nouvelle loi a largement endigué cette année les manifestations contre le pouvoir, parfois violentes, qui avaient secoué le territoire de Hong Kong, en 2019. 

Le 7 décembre, la police locale a arrêté trois personnes pour avoir scandé, en novembre, des slogans interdits sur un campus universitaire, les accusant de rassemblement illégal et «d'incitation à la sécession».  

La pression américaine sur Pékin 

Washington avait déjà, en août 2020, imposé une série de sanctions individuelles à une quinzaine de responsables hongkongais, dont la chef de l'exécutif Carrie Lam. 

Celle-ci a déclaré, dans une interview, diffusée le 27 novembre, sur une chaîne de télévision anglaise locale, avoir «des piles d'argent liquide» chez elle, étant privée de compte en banque à la suite des restrictions américaines, portant notamment sur un gel des avoirs et une criminalisation des transactions financières aux Etats-Unis.    

Ces nouvelles sanctions américaines du 7 décembre traduisent, selon l'agence de presse Reuters, la volonté du président Donald Trump de maintenir la pression sur Pékin, avant la possible entrée du candidat démocrate Joe Biden à la Maison-Blanche, le 20 janvier, qui devrait hériter d'une position dure des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine.