Dans un article d'opinion publié le 3 décembre dans le Wall Street Journal, intitulé «la Chine est la menace numéro 1 pour la sécurité nationale» le directeur du renseignement national américain John Ratcliffe affirme que la République populaire de Chine constitue aujourd'hui «la plus grande menace pour l'Amérique et la plus grande menace pour la démocratie et la liberté dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale».
Le conseiller du président prétend dans son opinion que «le renseignement est formel : Pékin a l'intention de dominer les Etats-Unis et le reste de la planète sur le plan économique, militaire et technologique». «J'appelle son approche de l'espionnage économique "voler, reproduire et remplacer". La Chine vole aux entreprises américaines leur propriété intellectuelle, reproduit la technologie, puis remplace les entreprises américaines sur le marché mondial», poursuit-il.
L'ex-élu du Texas à la Chambres des représentants énonce alors des allégations de vol de propriété intellectuelle et d'espionnage économique, déjà formulées par le directeur du FBI Chris Wray et le procureur général William Barr plus tôt cette année. Dans une interview accordée à CBS, John Ratcliffe estime que le coût de ces vols de propriété intellectuelle va «jusqu'à 500 milliards de dollars par an, soit entre 4 000 et 6 000 dollars par foyer américain».
Le coordinateur des 17 principales agences de renseignement américain (dont la CIA et la NSA) s'attarde par ailleurs dans son opinion sur les prétendues tentatives de la Chine d'influencer les décideurs politiques américains – mentionnées pour la première fois par William Barr en juillet – en écrivant que Pékin les cible «avec une fréquence six fois supérieure à celle de la Russie et douze fois supérieure à celle de l’Iran».
L'affirmation la plus sensationnaliste de John Ractliffe reste cependant celle selon laquelle Pékin aurait «même procédé à des tests humains sur des membres de l'Armée populaire de libération dans l'espoir de développer des soldats dotés de capacités biologiquement améliorées». «Il n'y a pas de limites éthiques à la course au pouvoir de Pékin», conclut-il.
En parallèle à cet article du directeur du renseignement, le département d’Etat américain a déclaré que les membres du Parti communiste chinois étaient «hostiles aux valeurs américaines» et engagés dans des «activités néfastes». Les visas délivrés aux membres du parti et à leur famille proche sont donc désormais valides pendant un mois après leur délivrance et pour une seule entrée, contre une validité de 10 ans des entrées illimitées pour certains visas auparavant.