Le 28 novembre, le président iranien Hassan Rohani a accusé Israël d'avoir agi comme «mercenaire» des Etats-Unis en assassinant la veille près de Téhéran Mohsen Fakhrizadeh, un scientifique de haut rang dans le programme nucléaire de Téhéran.
Il gérait la défense nucléaire et faisait un travail considérable
«Une fois de plus, les mains impitoyables de l'arrogance mondiale, avec le régime sioniste usurpateur comme mercenaire, sont souillées du sang d'un fils de cette nation», a dénoncé le président iranien dans un communiqué publié sur son site officiel, faisant référence à l'assassinat de Mohsen Fakhrizadeh.
L'expression «arrogance mondiale» est en règle générale utilisée par l'Iran pour désigner les Etats-Unis.
Le guide suprême iranien Ali Khamenei a demandé ce même jour à «punir» les responsables, plaidant pour que «suite soit donnée à ce crime». L'ayatollah a également a appelé à «continuer les efforts scientifiques et techniques de ce martyr dans tous les domaines où il travaillait», selon un communiqué cité par l'AFP.
Mohsen Fakhrizadeh, 59 ans, a succombé à ses blessures après l'attaque menée contre sa voiture avec un véhicule chargé d'explosifs et des tirs d'assaillants pris à partie par ses gardes du corps, avait annoncé la veille le ministère iranien de la Défense, où le scientifique occupait le poste de chef du département recherche et innovation.
Le ministre iranien de la Défense, Amir Hatami, a relevé à la télévision que Mohsen Fakhrizadeh avait eu un «rôle marquant dans les innovations de défense». «Il gérait la défense nucléaire et faisait un travail considérable», a-t-il ajouté sans autre précision.
Hassan Rohani s'engage à ce que le décès de Mohsen Fakhrizadeh «ne perturbe pas» les progrès scientifiques de l'Iran
Hassan Rohani s'est engagé à ce que son décès «ne perturbe pas» les progrès scientifiques de son pays, et affirmé que cet assassinat était dû à «la faiblesse et à l’incapacité» des ennemis de Téhéran d'empêcher leur développement. Il a également offert ses condoléances «à la communauté scientifique et au peuple révolutionnaire d’Iran».
Le 27 novembre, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, avait accusé Israël d'avoir joué un rôle dans cet «acte terroriste». Plusieurs scientifiques spécialisés dans le domaine nucléaire en Iran ont été assassinés ces dernières années, Téhéran en attribuant systématiquement la responsabilité à Israël.
Le département d'Etat américain avait indiqué en 2008 que Mohsen Fakhrizadeh menait «des activités et des transactions contribuant au développement du programme nucléaire de l’Iran».
Le président américain Donald Trump aurait sondé de hauts responsables américains sur la possibilité d’«agir» contre un site nucléaire iranien, affirmait le 17 novembre le quotidien américain New York Times, selon lequel ils l'en auraient dissuadé.
Si son élection est confirmée, Joe Biden entend changer de posture vis-à-vis de l'Iran après les quatre années de présidence Trump, qui s'est retiré en 2018 de l'accord sur le programme nucléaire iranien signé trois ans plus tôt. Les Etats-Unis, dans le cadre de leur politique de «pression maximale», ont ensuite rétabli, puis durci les sanctions contre l'Iran.