Dans un entretien publié le 17 novembre par le journal gouvernemental Iran le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif a déclaré que «quelque chose [pouvait] être fait automatiquement» concernant l’accord sur le développement des capacités nucléaires de son pays. «Les Etats-Unis peuvent respecter leurs engagements […] et nous respecterons les nôtres […]. Il n'y a besoin pour cela ni de négocier ni de poser des conditions», a-t-il explicité.
«Si les Etats-Unis respectent [la] résolution [2231 du Conseil de sécurité des Nations unies], que les sanctions sont levées et qu'il n'y a aucun obstacle aux activités économiques de l'Iran, alors, l'Iran, ainsi qu'il l'a annoncé, respectera ses engagements» en matière nucléaire, a ajouté Javad Zarif.
Le candidat Joe Biden avait affirmé vouloir réintégrer les Etats-Unis à l'accord de Vienne, à condition que l'Iran revienne «à un respect rigoureux de ses engagements». Il s’agirait d’un changement de cap par rapport à la politique de «pression maximale» contre l'Iran menée par Donald Trump, qui a en mai 2018 sorti unilatéralement les Etats-unis de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne trois ans plus tôt sous la présidence de Barack Obama.
Validé par la résolution 2231, l'accord de Vienne offre à Téhéran un allègement des sanctions internationales visant la République islamique en échange de garanties vérifiées par l'ONU et destinées à prouver que le programme nucléaire iranien n'a aucune visée militaire.
Donald Trump a remis en vigueur les sanctions américaines que ce pacte avait permis de lever et en a imposé de nouvelles. Dernier épisode en date : dans la nuit du 19 au 20 septembre 2020, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a annoncé un retour des sanctions de l'ONU contre l'Iran avant de menacer tout pays ou entité qui les enfreindrait. Une annonce qui a suscité les protestations de Téhéran bien sûr, mais aussi de Paris, Moscou, Londres et Berlin.