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L'Iran réappliquera «automatiquement» l'accord sur le nucléaire si Washington lève ses sanctions

Selon le ministre des iranien Affaires étrangères, Téhéran appliquera «automatiquement» ses engagements découlant de l'accord de Vienne signé en 2015, si les Etats-Unis lèvent les sanctions imposées unilatéralement contre Téhéran depuis 2018.

Dans un entretien publié le 17 novembre par le journal gouvernemental Iran le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif a déclaré que «quelque chose [pouvait] être fait automatiquement» concernant l’accord sur le développement des capacités nucléaires de son pays. «Les Etats-Unis peuvent respecter leurs engagements […] et nous respecterons les nôtres […]. Il n'y a besoin pour cela ni de négocier ni de poser des conditions», a-t-il explicité.

«Si les Etats-Unis respectent [la] résolution [2231 du Conseil de sécurité des Nations unies], que les sanctions sont levées et qu'il n'y a aucun obstacle aux activités économiques de l'Iran, alors, l'Iran, ainsi qu'il l'a annoncé, respectera ses engagements» en matière nucléaire, a ajouté Javad Zarif.

Le candidat Joe Biden avait affirmé vouloir réintégrer les Etats-Unis à l'accord de Vienne, à condition que l'Iran revienne «à un respect rigoureux de ses engagements». Il s’agirait d’un changement de cap par rapport à la politique de «pression maximale» contre l'Iran menée par Donald Trump, qui a en mai 2018 sorti unilatéralement les Etats-unis de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne trois ans plus tôt sous la présidence de Barack Obama.

Validé par la résolution 2231, l'accord de Vienne offre à Téhéran un allègement des sanctions internationales visant la République islamique en échange de garanties vérifiées par l'ONU et destinées à prouver que le programme nucléaire iranien n'a aucune visée militaire.

Donald Trump a remis en vigueur les sanctions américaines que ce pacte avait permis de lever et en a imposé de nouvelles. Dernier épisode en date : dans la nuit du 19 au 20 septembre 2020, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a annoncé un retour des sanctions de l'ONU contre l'Iran avant de menacer tout pays ou entité qui les enfreindrait. Une annonce qui a suscité les protestations de Téhéran bien sûr, mais aussi de Paris, Moscou, Londres et Berlin.