Un naufrage au large des côtes libyennes a fait 20 morts quelques heures après qu'un autre a causé 74 victimes, a rapporté dans la nuit de du 12 au 13 novembre Médecins sans frontières (MSF).
Les équipes de MSF dans la ville de Sorman (nord-est de la Libye) ont «assisté aujourd'hui trois femmes, seules survivantes d'un autre naufrage où 20 personnes se sont noyées», a fait savoir l'ONG sur son compte Twitter. «Secourues par les pêcheurs locaux, elles étaient sous le choc et terrifiées, elles ont vu des êtres chers disparaître sous les vagues, mourir sous leurs yeux», détaille MSF.
Peu avant, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait annoncé un bilan d'au moins 74 morts dans un naufrage au large de Khoms, ville côtière libyenne située à quelque 180 kilomètres à l'est de Sorman.
11 000 migrants renvoyés en Libye depuis début 2020, selon l'OIM
En outre, dans ce tweet image, l'ONG Open Arms rapporte que dans une autre embarcation «en une seconde, le bateau a été ouvert en deux et plus de 100 personnes sont tombées à l'eau». «Un terrible naufrage qui, malgré tous les efforts, a emporté la vie de six personnes», est-il expliqué.
Dans un autre tweet vidéo, on peut assister quelques secondes à l'une de ces opérations. Selon The Guardian, on peut voir sur les images une mère crier de douleur tandis qu'elle ignore si son bébé de six mois a été emporté par les flots. Celui-ci aurait été retrouvé mais serait décédé plus tard sur le bateau de l'ONG.
L'AFP rapporte qu'outre les opérations des ONG, 47 survivants ont été amenés à terre par les gardes-côtes libyens et des pêcheurs. Depuis le début de l'année, plus de 11 000 personnes ont été renvoyées en Libye, «au risque de les exposer à des violations des droits de l'Homme, à la détention, aux abus, au trafic [humain] et à l'exploitation», a dénoncé l'OIM.
La Libye est plongée dans le chaos – depuis l'intervention internationale, sous l'égide de l'ONU, et la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 –, déchirée entre deux autorités rivales : le Gouvernement d'union nationale (GNA), basé dans l'ouest à Tripoli et reconnu par l'ONU, et l'Armée nationale libyenne (ANL) menée par Khalifa Haftar, homme fort de l'est du pays.
Malgré une insécurité persistante depuis 2011, ce pays d'Afrique du Nord reste un important point de transit pour les migrants – en grande partie africains – qui cherchent à rejoindre l'Europe.