France

Emmanuel Macron veut refonder Schengen «en profondeur»

Emmanuel Macron s'est dit favorable à une refondation «en profondeur» des règles régissant l'espace Schengen de libre circulation en Europe. Face au risque terroriste, Schengen est-il plus que jamais contesté ?

Lors d'un déplacement à la frontière franco-espagnole le 5 novembre, au Perthus (Pyrénées-Orientales), Emmanuel Macron a remis en cause l'un des piliers de l'Union européenne : l'espace Schengen, qui permet la libre circulation en Europe.

«J'appelle de mes vœux une refondation de Schengen et un plus grand contrôle», a-t-il déclaré, en précisant qu'il porterait en ce sens des premières propositions au Conseil européen, en décembre. Il a ainsi expliqué être favorable à une réforme en «profondeur» de l'accord et de la convention de Schengen, signés en 1985 et 1990. Il a aussi exprimé son souhait au sein de l'UE, d'«intensifier [la] protection commune aux frontières avec une véritable police de sécurité aux frontières extérieures», avec la «volonté d'aboutir sous la présidence française», au premier semestre 2022.

Cette refondation doit rendre, selon le président, l'espace Schengen «plus cohérent» pour qu'il protège mieux ses frontières communes et qu'il articule mieux «les impératifs de responsabilité de protection de frontières et de solidarité», et que «la charge ne soit pas qu'aux pays de première entrée».

«La France est un des principaux pays d'arrivée d'immigration secondaire», a souligné le chef d'Etat en référence aux migrants déboutés d'un pays qui tentent leur chance dans un autre en Europe. Le président français a ainsi martelé sa volonté de «changer les règles du jeu».

La droite veut revoir la copie Schengen

Le maire de Nice – ville meurtrie par les attentats – Christian Estrosi a pour sa part réclamé la suspension des accords Schengen. Il a justifié sa position en déclarant que «Nice n’a pas été touchée parce que c’était Nice, mais à cause de sa proximité avec la frontière».

D'autres personnalités politiques ont également demandé une remise en cause totale de l'accord. Le député de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan fait partie de ceux-ci, une position qu'il défend depuis plusieurs années : «Emmanuel Macron veut "refonder Schengen" : soit on contrôle, soit on ne contrôle pas nos frontières nationales. Assez de la com' ! Que ce soit face au terrorisme ou au Covid19, les mondialistes refusent de contrôler nos frontières nationales. Il est temps de protéger les Français !»

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen avait quant à elle assuré en avril 2019 que la France devait «retrouver des protections en supprimant Schengen (maîtrise de nos frontières nationales), en arrêtant la concurrence internationale déloyale et en arrêtant avec les accords de libre-échange».

Le député Les Républicains du Vaucluse Julien Aubert a lui jugé qu'il «aura fallu de la souffrance et des larmes pour qu’enfin ⁦Emmanuel Macron sorte de sa naïveté sur les frontières et appelle à réformer Schengen». «Il voyait du nationalisme là où il y avait du réalisme. Que de temps perdu !», a-t-il ajouté dans un tweet.