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Biden sûr de sa victoire, une revendication «illégitime» pour Trump

Trois jours après le vote, Joe Biden s'est montré sûr de sa victoire sans toutefois la proclamer, appelant les Américains à «surmonter la colère» tandis que Donald Trump l'a mis en garde contre toute revendication «illégitime».

Alors que l'issue de l'élection présidentielle du 3 novembre 2020 est toujours incertaine, Joe Biden semble désormais bien parti pour devenir le futur locataire de la Maison Blanche. Donald Trump l'a néanmoins mis en garde contre une revendication précoce et «illégitime» de sa victoire. Confiant, le candidat démocrate s'est quant à lui exprimé lors d'une brève allocution lors de laquelle il a appelé les Américains à «se rassembler» et à «surmonter la colère». 

Pour Donald Trump, Joe Biden ne devrait pas revendiquer la victoire de façon «illégitime»

Le 6 novembre à 17h50 heure de Washington (23h50 heure de Paris), le président américain Donald Trump a déclaré sur Twitter que «Joe Biden ne devrait pas revendiquer la présidence de façon illégitime», alors que son adversaire démocrate semble près de l'emporter. «Je pourrais moi aussi la revendiquer. Les procédures judiciaires ne font que commencer!», a-t-il ajouté.

Dans un communiqué publié en milieu de journée, Donald Trump avait adopté un ton moins véhément que la veille, où il avait évoqué une élection «volée». Son équipe de campagne avait prévenu que l'élection n'était «pas finie», dénonçant «les projections erronées proclamant la victoire de Joe Biden».

Le 5 novembre, le candidat républicain avait déclaré depuis la Maison Blanche : «Si vous comptez les votes légaux, je gagne facilement. Si vous comptez les votes illégaux, ils peuvent essayer de nous voler l’élection.»

Des républicains partagés

Le 45e président des Etats-Unis a reçu le soutien d'alliés républicains sur ses accusations de fraudes. «Je peux vous dire que le président est en colère et je suis en colère, et les électeurs devraient être en colère», a déclaré Ted Cruz, sénateur du Texas et ancien candidat aux primaires républicaines.  

D'autres membres du Grand Old Party s'en sont pourtant démarqués. «Nous n'avons entendu parler d'aucune preuve», a réagi sur la chaîne ABC Chris Christie, ex-gouverneur du New Jersey et allié du président, mettant en garde contre le risque d'attiser les tensions. 

Après avoir précisé que Donald Trump est «dans son droit » lorsqu'il demande un recompte des voix, Mitt Romney a affirmé que le président sortant a «tort de dire que l'élection a été truquée, corrompue et volée». Le sénateur et candidat républicain malheureux face à Barack Obama en 2012 est un critique habituel de Donald Trump. 

Le président républicain avait déclaré dans la première nuit post-élection qu'il avait gagné le scrutin et qu'il ferait intervenir la Cour suprême, ses avocats ayant lancé de multiples actions judiciaires au niveau des Etats. Les démocrates estiment que ces plaintes sont sans fondement, mais que ces recours pourraient retarder de plusieurs jours ou semaines la validation des résultats.

«Nous allons gagner cette élection», proclame Joe Biden

L'ancien vice-président de Barack Obama s’est exprimé dans la soirée du 6 novembre depuis son fief de Wilmington, dans le Delaware, lors d’une très brève allocution.

«Mes chers Américains, nous n'avons toujours pas de déclaration finale d'une victoire, mais les chiffres offrent un tableau clair et convaincant : nous allons gagner cette élection», a-t-il déclaré, sa colistière Kamala Harris (masquée) à ses côtés. 

Celle-ci a néanmoins tempéré l'enthousiasme de Joe Biden sur Twitter, rappelant que «la course n'est pas finie tant que chaque bulletin n'a pas été compté».

Le candidat démocrate a souligné l'avancée du décompte en sa faveur lors des dernières 24 heures, indiquant qu'il était depuis passé devant Donald Trump dans les dépouillements en cours dans les Etats-clés de Pennsylvanie et Géorgie. «Nous sommes en bonne voie de décrocher 300 grands électeurs», a affirmé le candidat, soit bien au-delà des 270 grands électeurs (la majorité du collège électoral) ouvrant les portes de la Maison Blanche.

Adoptant un ton présidentiel malgré des bafouillages, il a encore appelé les Américains à la patience après une campagne mouvementée. «Il est temps de nous rassembler», a-t-il déclaré. «Nous devons surmonter la colère». 

Un ton d'apaisement que ne semble pas partager la représentante démocrate à la Chambre Alexandria Ocasio-Cortez, qui a évoqué l'opportunité d'établir un registre des «sycophantes de Trump», au cas où ceux-ci essaieraient dans le futur de «nier leur complicité».

Joe Biden, 77 ans, est désormais en tête en Pennsylvanie, Etat-clé qui avec ses 20 grands électeurs pourrait lui permettre de franchir en vainqueur la ligne d'arrivée. Il y compte près de 29 000 voix d'avance, mais aucune chaîne américaine n'a osé le déclarer vainqueur. S'il l'emporte dans cet Etat industriel, il deviendra le 46e président américain, quelle que soit l'issue du dépouillement ailleurs.