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Pourquoi Svetlana Tikhanovskaïa se retrouve sur la liste des personnes recherchées en Russie

En Lituanie depuis le mois d'août 2020, Svetlana Tikhanovskaïa fait l'objet d'un mandat d'arrêt sur le territoire russe. Comme le relate l'agence de presse TASS, cet ordre serait en fait la conséquence d'un accord bilatéral entre Minsk et Moscou.

«Motif du mandat : clause du code pénal.» Ainsi que l'a rapporté l'agence TASS le 7 octobre, «la Russie a lancé un mandat d'arrêt contre l'ancienne candidate à l'élection présidentielle biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa», qui s'applique au territoire russe.

Un tel mandat d'arrêt inter-étatique n'est pas considéré comme un mandat international

Citant une source des forces de l'ordre russes, l'agence de presse a expliqué que cet ordre aurait initialement été émis en Biélorussie avant de s'étendre également à la Russie, en raison d'un accord bilatéral entre les deux pays. «Un tel mandat d'arrêt inter-étatique n'est pas considéré comme un mandat international [...] Actuellement, aucun mandat d'arrêt international n'a été émis contre l'ancienne candidate à la présidence Svetlana Tikhanovskaïa», a fait savoir la même source auprès de l'agence TASS, qui précise que par le passé, un mandat d'arrêt avait également été émis contre Valery Tsepkalo, un autre ancien candidat à la présidence de la Biélorussie.

Femme politique biélorusse, Svetlana Tikhanovskaïa est arrivée en deuxième position lors de l'élection présidentielle de 2020 (avec environ 10% des voix) remportée par Alexandre Loukachenko (plus de 80% des votes). Elle conteste les résultats du scrutin et appelle à des manifestations de l'opposition, tandis que le chef de l'Etat biélorusse dénonce l'opposition de mettre en place une tentative de révolution colorée dans son pays, pointant du doigt des ingérences étrangères.

Svetlana Tikhanovskaïa a quitté la Biélorussie pour rejoindre la Lituanie en août 2020, alors que plusieurs figures de l'opposition, accusées par le pouvoir biélorusse de chercher à déclencher une révolution colorée, ont été arrêtées. La femme politique a ensuite rencontré plusieurs chefs d'Etat et dirigeants de pays occidentaux et européens dont Angela Merkel ou le président français Emmanuel Macron, qui ne reconnaît pas Alexandre Loukachenko comme président. 

Svetlana Tikhanovskaïa s'est notamment exprimée le 7 octobre devant les députés français à l'Assemblée nationale. Durant son intervention, elle a remercié le gouvernement français pour son soutien et l'a appelé à poursuivre son soutien à l'opposition biélorusse.