La secrétaire d’Etat à l’Intérieur Priti Patel a prévenu le 4 octobre que Londres allait durcir sa politique migratoire, face à l'arrivée massive par la Manche de migrants qu'elle accuse de «faire leur shopping» entre plusieurs pays pour demander l'asile.
S'exprimant au Congrès annuel du Parti Conservateur, la secrétaire d’Etat a promis de réaliser «l'année prochaine» la «plus grande refonte du système de demande d'asile» qu'a connu le Royaume-Uni «ces dernières décennies», sans donner plus de détails.
«Je vais être honnête avec vous, cela va prendre du temps», a-t-elle ajouté, promettant néanmoins d'accélérer la réponse opérationnelle du gouvernement britannique à l'immigration illégale.
Une augmentation des reconduites aux frontières possible grâce au Brexit, d'après Priti Patel
«Nous renverrons immédiatement chaque semaine plus de personnes entrées illégalement» au Royaume-Uni, a-t-elle explicité, se réjouissant que le Brexit permette au gouvernement britannique de décider «pour la première fois depuis des décennies qui rentre et sort de notre pays».
Elle a notamment accusé les demandeurs d'asile de traverser l'Europe en «faisant leur shopping pour savoir où demander l'asile» avant de traverser la Manche pour finalement atterrir au Royaume-Uni, remplissant ainsi «les poches de méprisables gangs criminels».
Le gouvernement britannique, qui a fait du contrôle de l'immigration après le Brexit un cheval de bataille, est depuis peu confronté à un nombre record de tentatives de traversées de la Manche depuis la France dans des embarcations souvent sommaires, par le biais de passeurs.
Selon la presse, Londres a envisagé plusieurs options pour dissuader les migrants : envoyer les demandeurs d'asile sur un de ses territoires au milieu de l'Atlantique, transformer de vieux ferries en centres pour migrants ou encore générer des vagues dans la Manche.
«Nous continuerons à examiner toutes les actions concrètes visant à décourager efficacement l'immigration clandestine», a prévenu Priti Patel, sans revenir sur ces propositions qui ont fuité dans la presse.
Selon les autorités françaises, 6 200 migrants ont tenté de traverser la Manche sur les huit premiers mois de l'année, à bord de canots pneumatiques, de kayaks, voire de bouées. Un mouvement amplifié par la pandémie, selon l'agence britannique contre le crime (NCA).