Plusieurs milliers de personnes ont manifesté le 20 septembre à Berlin et dans d'autres villes allemandes pour appeler l'Union européenne (UE) à prendre en charge les demandeurs d'asile laissés sans abri après les incendies qui ont dévasté le camp de Moria sur l'île grecque de Lesbos.
Selon la police, 5 000 personnes ont participé à la manifestation de Berlin.
Les manifestants ont notamment affiché des bannières sur lesquelles étaient écrits des slogans tels que «Nous avons de l'espace !», «Que doit-il se passer d'autre ?», «Evacuer Moria Maintenant !»,«Honte à vous UE» ou encore «Des refuges, pas des prisons».
A Berlin, les manifestants ont été rejoints par Tima Kurdi, tante d'Alan Kurdi, petit garçon syrien mort noyé et devenu un tragique symbole de la crise des réfugiés en 2015. Les photographies de son corps échoué sur une plage de Turquie avaient provoqué un choc et une prise de conscience concernant les réfugiés de la guerre en Syrie.
«J'ai décidé de parler et de m'exprimer au nom de ceux qui ne peuvent pas le faire par eux-mêmes... Si je ne peux pas sauver ma propre famille, sauvons les autres», a déclaré Tima Kurdi, appelant les citoyens à écrire aux responsables politiques pour leur demander d'agir. Et d'ajouter : «Nous ne pouvons pas fermer les yeux et leur tourner le dos.»
Sonya Bobrik, militante de l'organisation Seebruecke, assure, elle, qu'il y a «suffisamment de place en Allemagne» pour y accueillir plus que les 1 500 réfugiés actuellement en Grèce que Berlin a promis de prendre en charge.
D'autres manifestations ont eu lieu le même jour à Cologne, Munich et Leipzig.
«A Cologne, plusieurs milliers de personnes - une écrasante majorité de jeunes - défilent pour l'accueil des réfugiés. Leurs slogans : "Evacuer Moria", "Wir haben Platz" [Nous avons de la place], "L'Europe n'est pas une forteresse"...», a partagé sur Twitter le correspondant du Monde en Allemagne, Thomas Wieder.
Quelque 12 700 personnes se sont retrouvées sans abri après les incendies qui ont détruit la semaine dernière le camp de Moria. Parmi ces demandeurs d'asile, 9 000 ont été installés dans un nouveau camp provisoire.