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Le chef de Podemos dénonce la «lâcheté» de François Hollande envers l’Allemagne

Pablo Iglesias, leader du parti de gauche radicale espagnol, a promis mardi un «gouvernement raisonnable» s’il était porté au pouvoir après les élections législatives. Il a également fustigé les positions du président français face à l’Allemagne.

«Une Europe dominée par l'Allemagne est une mauvaise nouvelle pour les pays du Sud». Lors d’un entretien diffusé mardi, Pablo Iglesias, le chef de Podemos, s’est montré offensif envers le gouvernement allemand qu’il accuse «d’imposer des conditions draconiennes à la Grèce et qu'en revanche cette dureté ne s'impose pas quand il s'agit de lui donner une aide humanitaire pour faire face à l'afflux de réfugiés».

L’occasion d’envoyer une pique à François Hollande : «La France a renoncé à une relation d'égal à égal. C'est pour cela que j'emploie le mot lâche. Pour définir un président de la République qui n'a pas osé mettre des limites à Angela Merkel».

Une frilosité qui constitue, aux yeux de Pablo Iglesias, un danger pour l’ensemble du continent : «Si la France ne met pas des limites à l'Allemagne, qui va le faire en Europe ? C'est très décevant.»

La Catalogne, cimetière de Podemos ?

Pablo Iglesias prend la parole alors que sa base tremble. Depuis le début de l’année, le parti de gauche radicale espagnol imposait ses thèmes dans le débat national. Inégalités, austérité, corruption... Autant de thèmes qui lui valaient l’attention des foules autant que les attaques de la droite au pouvoir.

Mais l’irrésistible ascension a connu un coup d’arrêt. Les derniers sondages donnent le parti en troisième place des intentions de vote. Il y a encore quelques temps, Podemos était en tête. Un recul qui n’entame pas la détermination de Pablo Iglesias «à gagner la partie».

Le leader misait beaucoup sur les élections régionales en Catalogne. Une rampe de lancement qui s’est transformé en patinoire. Résultat : une quatrième place décevante. La fièvre indépendantiste a repoussé bien loin les aspirations du parti de gauche radicale.

«Nous avons commis certaines erreurs», reconnaît le député européen dans un entretien au Parlement de Strasbourg. «Mais nous allons nous battre jusqu'au bout en disant une chose que la plupart des gens de ce pays comprennent: il faut sortir les corrompus des institutions, il faut gouverner autrement. Défendre les droits sociaux», a martelé le jeune responsable politique.

Pablo Iglesias se rassure en faisant appel à sa mémoire. En février et mars, «aucun sondage ne prévoyait non plus ce qui s'est passé à Madrid ou à Barcelone». Le professeur de sciences politiques, co-créateur du parti en janvier 2014 se verrait bien réitérer le succès. Qui sait, après la gloire et la chute… de nouveau la gloire ? Réponse au mois de décembre, après les législatives.