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Interpol refuse d'activer l'alerte rouge contre l'ex-président bolivien Evo Morales

Interpol a rejeté la demande du gouvernement bolivien par intérim d'activer l'alerte rouge contre l'ex-président Morales, accusé par ses détracteurs de «sédition et terrorisme». Interpol a jugé que ce crime supposé avait une «composante politique».

L’Organisation internationale de police criminelle (Interpol) a refusé de délivrer un mandat d’arrêt contre l’ancien président bolivien Evo Morales, comme l'avait demandé le gouvernement intérimaire du pays en août pour «sédition et terrorisme».

Interpol interprète que le crime est considéré comme de nature politique

L'information a été confirmée par le procureur général de Bolivie, Juan Lanchipa, lors d'une conférence de presse le 30 septembre 2020, au cours de laquelle il a annoncé qu'Interpol n'activerait pas l'alerte rouge qui aurait permis l'arrestation et l'extradition de l'ancien président. Interpol a estimé à cet égard que les accusations portées contre l'ancien chef d'Etat avaient une connotation politique.

«Le crime de sédition imputé à Morales aurait une composante politique qui rendrait impossible [selon le règlement d'Interpol] de donner suite à la demande du ministère public […] Interpol interprète que le crime est considéré comme de nature politique et nous a fait savoir qu'elle ne pourra procéder à l'arrestation tant que la qualification de ce crime n'aura pas été levée», a expliqué le procureur.

L'accusation portée par le gouvernement intérimaire de Bolivie vise à lier l'ancien chef de l'Etat socialiste aux crimes de terrorisme, de financement du terrorisme et de sédition, pour avoir prétendument planifié le blocus des villes par des mobilisations populaires. La plainte est basée sur une vidéo qui attribue à Evo Morales d'avoir incité au blocus des villes en Bolivie. Des preuves que des organisations telles que Human Rights Watch (HRW) ont rejeté comme insuffisantes.

C'est la deuxième fois qu'Interpol refuse la demande des autorités boliviennes d'arrêter l'ancien président Evo Morales, réfugié en Argentine depuis décembre 2019.