Selon un ancien employé d'UC Global, société de sécurité espagnole accusée d'avoir espionné Julian Assange pendant plusieurs années pour le compte des Etats-Unis, Washington aurait imaginé en 2017 la possibilité de kidnapper ainsi que d'empoisonner le fondateur de WikiLeaks, alors confiné dans la petite ambassade de l'Equateur à Londres.
L'anonymat a permis à un ancien employé de l'entreprise espagnole, rebaptisé «W2», que son témoignage soit exposé le 30 septembre devant la Cour centrale de la Couronne britannique, Old Bailey.
Après avoir mis en avant d'étroites relations entre David Morales, PDG d'UC Global, et plusieurs interlocuteurs américains, l'expert en informatique a en effet affirmé que le patron de son ancienne société et ses contacts américains avaient envisagé en 2017 d'en finir avec Julian Assange en «laissant une porte ouverte pour permettre à des personnes d'entrer de l'extérieur afin de kidnapper [Julian Assange], et même de l'empoisonner», comme le rapportent The Australian ou encoreThe Guardian.
Evoquant celui de la journaliste américaine Cassandra Fairbanks selon qui l'arrestation de Julian Assange aurait été coordonnée sur ordres directs du président américain, ce nouveau témoignage intervient également après une série de révélations explosives sur UC Global et ses activités d'espionnage qui ont ciblé le fondateur de WikiLeaks de 2015 à 2018 pour le compte des Etats-Unis.
Micros cachés, retransmissions en direct, poubelles passées au crible ou encore prélèvement de données personnelles sur les personnes rendant visite au ressortissant australien à l'ambassade : les techniques utilisées par la société espagnole de sécurité, ont pour la plupart été exposées lors de son procès.
Quant à celui sur l'extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis, à l'heure où nous écrivons ces lignes, il en est à sa quatrième semaine. Après les multiples témoignages qui continuent de se succéder, la justice britannique devrait dans quelques mois annoncer son verdict, censé déterminer si oui ou non, le Royaume-Uni entend livrer à Washington le ressortissant australien, enfermé depuis le mois d'avril 2019 dans la prison de Belmarsh, établissement de haute sécurité faisant partie des services pénitentiaires de Sa Majesté.