«Ces allégations sont sans fondement», avait clamé Paolo Gentiloni, le ministre italien des Affaires étrangères, interrogé sur le versement d'une rançon pour obtenir la libération de Greta Ramelli et Vanessa Marzullo. Une phrase qui sonne faux, aujourd'hui, alors que de nouvelles révélations indiquent que la somme de 11 millions d’euros aurait été versée aux kidnappeurs, qui revendiquaient leur appartenance au Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.
C’est le «tribunal islamique», une faction des rebelles syriens, qui aurait dévoilé le pot aux roses. D’après un rapport du tribunal, arrivé entre les mains de l’agence de presse syrienne ANSA, un des négociateurs du Front Al-Nosra aurait été reconnu coupable d’avoir empoché près de la moitié de la rançon. Sur les 11 millions d'euros versés, l’homme en aurait subtilisé près de cinq, le reste ayant été redistribué à différents chefs de guerre locaux. Des informations qu’ANSA a communiquées à la presse italienne.
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Si elles sont avérées, ces révélations pourraient constituer une épine dans le pied du Premier ministre Matteo Renzi, et plus particulièrement dans celui de son ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni.
Cette affaire fait déjà grand bruit au parlement transalpin, le parti de centre-droite Forza Italia exigeant des réponses de la part du gouvernement concernant la véracité des éléments avancés. Moins pragmatique, le Mouvement Cinq Etoiles (extrême-gauche) et la Ligue du Nord (extrême-droite), ont appelé à la démission du chef de la diplomatie italienne.
Le 31 juillet 2014, Greta Ramelli et Vanessa Marzullo, alors en mission humanitaire dans la région d’Alep, avaient été enlevées par des combattants rebelles syriens. Libérées le 15 janvier 2015, elles avaient alors regagné l’Italie le lendemain. Une libération dans laquelle il n'a jamais été question du versement d'une rançon, du moins jusqu'à aujourd'hui.