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Haut-Karabagh : nouveaux combats entre Erevan et Bakou, la communauté internationale se mobilise

Erevan a appelé Bakou à «se préparer à une réponse sévère», après une attaque menée contre des militaires arméniens et attribuée par ceux-ci à l'Azerbaïdjan. Et ce alors que doit se tenir une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

Alors que les combats se poursuivent dans la région du Haut-Karabagh entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, la porte-parole du ministère arménien de la Défense, Shushan Stepanian, a appelé le 29 septembre les autorités azeries à «se préparer à une réponse sévère» après une attaque contre des militaires attribuée par l'Arménie à l'Azerbaïdjan dans la localité de Vardenis, dans l'est de l'Arménie – et ce alors que la communauté internationale se mobilise pour trouver un règlement au conflit.

«Les forces armées azerbaïdjanaises ont ouvert le feu sur une unité des forces armées de la République d'Arménie à Vardenis», a-t-elle fait valoir sur Twitter le 29 septembre dans la matinée.

Elle a également fait état de l'utilisation, par l'Azerbaïdjan selon elle, de «lance-flammes lourds, d'artillerie de gros calibre» et de «Smerch» (des systèmes de lance-roquettes multiples), ce qui d'après la porte-parole est de nature à modifier «la philosophie et l'échelle des opérations militaires.»

«Le ministère de la Défense prévient que les [forces armées] arméniennes sont obligées d'utiliser des pièces d'équipement et des munitions conçues pour attaquer de vastes cibles, et destinées à une destruction massive et aveugle», a-t-elle enfin insisté.

De leur côté, les autorités azéries ont fait état sur Twitter «d'intenses affrontements» dans la nuit du 28 au 29 septembre ainsi que durant la journée du 29 septembre.

Le président azéri, Ilham Aliyev, avait appelé le 27 septembre à «faire cesser l'occupation» du Haut-Karabagh assurant que l'Arménie était «un Etat d'occupation».

Selon l'AFP, le bilan officiel s'établissait à 99 morts le 29 septembre, dont quinze civils : dix en Azerbaïdjan et cinq côté arménien. Mais les deux camps affirment chacun avoir tué des centaines de militaires ennemis.

Depuis le 27 septembre, les forces de la république autoproclamée du Haut-Karabagh, soutenue politiquement, militairement et économiquement par l'Arménie, et celles de l'Azerbaïdjan, soutenue par la Turquie, s'affrontent dans les combats les plus meurtriers depuis 2016. Les deux Etats ont décrété la loi martiale dès le 27 septembre et l'Arménie a décrété la mobilisation générale. L'Azerbaïdjan impose également un couvre-feu dans une partie du pays, notamment sa capitale, Bakou.

Une mobilisation internationale pour mettre fin au conflit

Face aux résurgences d'un nouveau conflit ouvert entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, autour de la République autoproclamée du Haut-Karabagh, de nombreux acteurs internationaux, dont la France, ont appelé à un cessez-le-feu immédiat et à des négociations.

Le Kremlin a appelé ce 29 septembre la Turquie, alliée de l'Azerbaïdjan, à œuvrer pour la paix au Haut-Karabagh. «Nous appelons tous les pays, surtout nos pays partenaires comme la Turquie, à faire tout leur possible pour [atteindre] un cessez-le-feu et revenir à un règlement pacifique de ce conflit», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

La Russie entretient de bonnes relations avec les deux belligérants. Elle reste cependant plus proche de l'Arménie, qui appartient à une alliance militaire dominée par Moscou.

«Les deux parties doivent mettre fin aux violences et travailler avec le groupe de Minsk [...] pour reprendre des négociations substantielles aussi vite que possible», a exprimé ce 29 septembre le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, au deuxième jour de sa visite en Grèce.

Le même jour, la chancelière allemande Angela Merkel a fait savoir qu'un «cessez-le-feu immédiat et un retour à la table des négociations étaient urgents», lors de deux entretiens téléphoniques séparés avec les dirigeants d'Azerbaïdjan et d'Arménie.

«Les pays voisins devraient contribuer à une solution pacifique», a-t-elle également souligné, assurant que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et le groupe de Minsk, l'organisation européenne créée en 1992 pour rechercher une solution au conflit dans la région, étaient «les forums appropriés» pour apaiser le conflit.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé le 28 septembre l'Arménie à mettre fin à «l'occupation du Haut-Karabagh» et a promis qu'Ankara resterait «aux côtés» de Bakou «par tous les moyens». 

Le porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Peter Stano, a déclaré le 28 septembre que l'escalade des combats au Haut-Karabagh était «très préoccupante» et que toute ingérence était «inacceptable».

Une réunion d'urgence à huis clos du Conseil de sécurité de l'ONU portant sur le conflit se tiendra ce 29 septembre en fin de journée.