La BBC a présenté ses excuses après la diffusion, dans un article consacré au crash d'un avion militaire en Ukraine qui a fait 26 morts le 25 septembre, d’une carte montrant la Crimée comme faisant partie de la Russie, qui a provoqué la colère des diplomates ukrainiens et de nombreux internautes sur les réseaux sociaux.
Il est difficile d’en croire nos yeux
Le reportage sur la tragédie publié sur le site Web de la BBC avec une carte de l’Ukraine colorée en jaune, excluant la Crimée de couleur grise, comme les autres pays frontaliers, a provoqué un tollé. Kiev considère toujours la Crimée comme faisant partie de l'Ukraine malgré le retour de la péninsule dans le giron russe après un référendum en 2014. Les autorités ukrainiennes n'ont pas reconnu le vote, insistant sur le fait que la Crimée avait été illégalement occupée et annexée par Moscou. La position ukrainienne est pleinement soutenue par le Royaume-Uni et d'autres pays occidentaux, qui ont imposé des sanctions contre la Russie en raison de cette décision.
La carte de la BBC, plus grand média public audiovisuel britannique, a stupéfait l’ambassade d’Ukraine à Londres. «Il est difficile d’en croire nos yeux», peut-on notamment lire dans un tweet du 26 septembre qui comprenait une capture d’écran de la carte de la BBC. Les diplomates ukrainiens ont exprimé l'espoir qu'il ne s'agissait que d'un «malentendu» qui serait vite «corrigé».
La BBC fait machine arrière
De nombreux internautes ukrainiens ont également critiqué la BBC, affirmant que le média «n'a fait qu'ajouter à l'insulte» vis-à-vis de l'Ukraine, alors que le pays annonçait un jour de deuil après le crash mortel. D'aucuns ont également reproché à la BBC d'avoir reconnu «l'annexion de la Crimée par la Russie». Certains sont même allés jusqu'à accuser la BBC de faire le jeu de Vladimir Poutine.
Devant cette levée de boucliers, la BBC a retiré la carte controversée de son site internet et l'a remplacée par une image des débris de l'avion. A la fin de l'article, la BBC a également ajouté un message indiquant que la carte était «incorrecte» et s'est excusée pour l'erreur : «CORRECTION : une version antérieure de cet article contenait une carte incorrecte. Nous nous excusons pour cette erreur.»
Cette anecdote n'est pas sans rappeler d'autres épisodes similaires. Apple avait par exemple été critiqué l'an dernier après avoir répondu favorablement aux demandes de Moscou de montrer la Crimée comme faisant partie de la Russie dans sa carte et ses applications météo lorsqu'elles sont vues depuis le territoire russe.