Le monde fait face «à trop de défis multilatéraux et [à] un déficit de solutions multilatérales», a affirmé le 21 septembre le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à l'ouverture d'un sommet virtuel célébrant les 75 ans de l'Organisation.
Nous avons également besoin d'un multilatéralisme inclusif
«Personne ne veut d'un gouvernement mondial mais nous devons travailler ensemble pour améliorer la gouvernance mondiale», a-t-il ajouté dans le contexte de la pandémie de Covid-19 qui a cruellement mis à mal l'approche multilatérale.
«Dans un monde interconnecté, nous avons besoin d'un multilatéralisme en réseau, dans lequel la famille des Nations unies, les institutions financières internationales, les organisations régionales, les blocs commerciaux et autres collaborent plus étroitement et plus efficacement», a plaidé le chef de l'ONU. «Nous avons également besoin d'un multilatéralisme inclusif, faisant appel à la société civile, aux villes, aux entreprises, aux autorités locales et aux jeunes», a-t-il aussi affirmé.
Des discours présidentiels enregistrés à l'avance
Au cours de ce sommet du 75e anniversaire, quelque 180 dirigeants de pays doivent intervenir au moyen de discours enregistrés par vidéo à l'avance et ne devant pas excéder trois minutes. Parmi eux, 132 chefs d'Etat ou de gouvernement, dont le chef de l'Etat français Emmanuel Macron, l'américain Donald Trump, le président chinois Xi Jinping, le Turc Recep Tayyip Erdogan, ou le Vénézuélien Nicolas Maduro.
Le président russe Vladimir Poutine devrait également s'exprimer pour la première fois depuis 2015. Les années précédentes, la Russie y était représentée par son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Les prises de parole américaine, iranienne, russe, turque, brésilienne, française et chinoise doivent avoir lieu le 22 septembre.
Décision unilatérale américaine
Cette Assemblée jubilaire se déroule sur fond de contexte international tendu, notamment entre les Etats-Unis et l'Iran.
Les Etats-Unis ont unilatéralement proclamé dans la nuit du 19 au 20 septembre le retour aux sanctions des Nations unies contre l'Iran et ont adressé des menaces à ceux qui les violeraient. Cette annonce a suscité les protestations de Moscou, des Européens et de Téhéran. Dans une lettre citée le 20 septembre par Associated Press, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) Antonio Guterres a fait savoir que les Nations unies ne soutiendraient pas le rétablissement des sanctions contre l'Iran.