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La Grèce annonce un «important» programme d'achats d'armes à la France, dont 18 Rafale

Sur fond de tensions avec la Turquie en Méditerranée orientale, où Athènes est soutenue par Paris, le Premier ministre grec a annoncé un «important» programme d'achats d'armes à la France, notamment de 18 avions de combat Rafale.

Face à l'augmentation des tensions entre la Grèce et la Turquie en Méditerranée orientale, sur fond de déclarations martiales, de manœuvres militaires et de rivalité séculaire, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a annoncé le 12 septembre un «important» programme d'achats d'armes à la France.

Soutenu par Paris dans ce conflit latent avec Ankara, Athènes a ainsi commandé 18 avions de combat Rafale, quatre frégates et quatre hélicoptères de la marine, avant d'annoncer le recrutement de 15 000 soldats supplémentaires et l'augmentation du budget alloué à son industrie de défense. Selon Kyriakos Mitsotakis, le programme prévoit également la rénovation de quatre frégates et l'acquisition d'armes antichars, de torpilles et de missiles.

«L'heure est venue de renforcer nos forces armées [...] Il s'agit d'un programme important qui formera un bouclier national», a déclaré le Premier ministre dans un discours à Thessalonique, dans le nord de la Grèce.

Six avions neufs, 12 d'occasion 

Plus tard le 13 septembre, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis  a précisé que six des dix-huit avions de combat français Rafale seraient neufs et douze d'occasion.

Les premiers appareils vont arriver en Grèce en 2021

«Il s'agit de six appareils neufs et douze qui ont été utilisés un peu», a indiqué le Premier ministre. «Les premiers appareils vont arriver en Grèce en 2021 et l'achat sera achevé début 2022», a-t-il précisé.

De son côté, la ministre française des Armées, Florence Parly, s'est félicitée de cette commande grecque sur Twitter : «Une excellente nouvelle pour l'industrie aéronautique française et une première : un pays européen veut se doter d'avions de combat Rafale.»

Dans un communiqué publié sur le même réseau social, le ministère a ajouté : «Ce choix [...] vient renforcer le lien entre les forces armées grecques et françaises, et permettra d'intensifier leur coopération opérationnelle et stratégique.»

«La France poursuit son action en faveur d'une Europe de la défense plus forte, plus autonome et unie, conformément aux orientations stratégiques du président de la République [Emmanuel Macron]», est-il précisé dans le document.

Tensions croissantes sur fond de gisements d'hydrocarbures

Dans une tribune publiée par trois quotidiens européens et citée par l'AFP, Kyriakos Mitostakis a par ailleurs accusé le 12 septembre la Turquie de «menacer» les frontières orientales de l'Europe et de «mettre en péril» la sécurité régionale. Et de lancer : «Nous avons besoin d'un dialogue, mais pas quand il a lieu avec le pistolet sur la tempe.»

Depuis plusieurs mois, les tensions sont très vives en Méditerranée orientale, où le président turc Recep Tayyip Erdogan mène une politique expansionniste face à laquelle la Grèce est en première ligne. La France a été jusqu'ici un des soutiens européens les plus fermes d'Athènes, allant jusqu'à déployer des moyens militaires dans les zones sous tension.

La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit des pays riverains et renforcé les tensions entre la Turquie et la Grèce, voisins aux relations régulièrement ponctuées de crises. La situation s'est notamment détériorée après le déploiement le 10 août par Ankara d'un navire de recherche sismique, escorté par des bâtiments militaires, afin d'effectuer des recherches de gisements dans une zone revendiquée par Athènes.