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Macron : «La Turquie n'est plus un partenaire» en Méditerranée orientale

Le chef de l'Etat français, qui cherche à harmoniser la position européenne dans le conflit qui oppose la Grèce et Chypre à la Turquie, monte encore le ton face à Ankara, dont le comportement en Méditerranée orientale est, selon lui, «inacceptable».

Emmanuel Macron, qui accueille ce 10 septembre un sommet des pays du sud de l'Union européenne en Corse, a commenté avant l'ouverture des débats le conflit qui oppose Ankara et la Grèce – et par voie de conséquences l'Union européenne – en Méditerranée orientale.

«Force est de constater que la Turquie n'est plus un partenaire dans cette région», a lancé le chef d'Etat lors d'une conférence de presse à Ajaccio, déplorant notamment la signature par Ankara d'«accords inacceptables avec le gouvernement d'entente libyen niant les droits légitimes de la Grèce» ou encore les pratiques turques de forage en zone économique exclusive chypriote qui sont «inacceptables».

Le président français a appelé de ses vœux les Européens à être «clairs et fermes avec le gouvernement du président Erdogan qui aujourd'hui a des comportements inadmissibles» et qui doit «clarifier ses intentions». Emmanuel Macron entend s'atteler à la tâche de dégager une position commune de l'Europe dans ce dossier, qui doit selon lui parler d'«une voix plus unie et plus claire».

Si le chef de l'Etat a tenu des propos fermes vis-à-vis d'Ankara, il n'en a pas moins ouvert la porte au dialogue, assurant, comme il l'avait fait fin août, que son «souhait profond [était] de réengager un dialogue fécond avec la Turquie».

Depuis des mois, les tensions sont très vives en Méditerranée orientale où le président turc Recep Tayyip Erdogan mène une politique expansionniste, et où la Grèce est en première ligne. La France a été jusqu'ici un des soutiens européens les plus fermes d'Athènes, allant jusqu'à déployer des moyens militaires dans les zones sous tension.

La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit des pays riverains et renforcé les tensions entre la Turquie et la Grèce, deux pays voisins aux relations régulièrement ponctuées de crises. La situation s'est notamment détériorée après le déploiement le 10 août par Ankara d'un navire de recherche sismique, escorté par des bâtiments militaires, pour effectuer des recherches de gisements dans une zone revendiquée par Athènes.