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Liban : Macron assure qu'il fera pression pour la formation d'un gouvernement et des réformes

En visite au Liban dans un contexte de crise politique, le président français entend faire pression. Il a notamment promis qu'il ne libérerait pas les fonds promis à ce pays deux ans plus tôt, si des réformes n'étaient pas mises en place.

Plus libanais que les Libanais ? De passage dans le pays, qui traverse une grave crise politico-économique, Emmanuel Macron a annoncé, dans des propos rapportés par Reuters, qu'il entendait bien «utiliser son poids pour qu'un gouvernement soit formé» et des réformes mises en place. «Les six prochaines semaines seront cruciales pour le Liban» a estimé le président de la République qui a ajouté, toujours selon l'agence de presse, qu'il ne libérerait pas les fonds promis au Liban lors de la conférence de Paris de 2018, si des réformes n'étaient pas mises en œuvre. 

«C'est la dernière chance pour ce système», a déclaré le chef d'Etat français au site d'information Politico. «C'est un pari risqué que je fais, j'en suis conscient [...] Je mets la seule chose que j'ai sur la table: mon capital politique.»

Emmanuel Macron brandit un possible gel du plan international d'assistance financière

Le président français prévient dans cette interview que les trois mois à venir seront prépondérants pour qu'un véritable changement ait lieu au Liban. Dans le cas contraire, il se dit prêt à changer d'approche et à soutenir des mesures punitives allant d'un gel du plan international d'assistance financière au Liban à des sanctions contre les dirigeants.

Les six prochaines semaines, a-t-il par ailleurs déclaré à la presse, doivent être «concentrées» sur l'urgence. Le chef de l'Etat a par ailleurs ajouté que Paris était prêt à organiser une conférence internationale à la mi-octobre pour étudier les moyens pour venir en aide au Liban. «J'ai compris qu'il y avait une défiance à l'égard des pouvoirs publics libanais», a-t-il poursuivi, notant un problème de circulation de l’information et peut-être, d'après lui, de transparence.

Des déclarations suivies de propositions. Accompagné de représentants de l'ONU et des ONG locales sur le porte-hélicoptère Tonnerre, Emmanuel Macron s'est dit prêt à accueillir en octobre une conférence internationale de soutien au Liban. «Il faut qu'on continue à mobiliser toute la communauté internationale [...] Je suis prêt à ce qu'on réorganise, autour peut-être de mi-fin octobre, une conférence internationale de soutien avec les Nations unies», a-t-il fait savoir, repris par France 24.

Selon la chaîne publique, Emmanuel Macron devrait rencontrer le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah lors d'une série d'entretiens au cours desquels ils rencontrera différents chefs de partis du Liban.

Plus tôt dans la journée, le chef d'Etat français a planté un cèdre dans la réserve de Jaj, à l'occasion du premier centenaire du Grand-Liban, symbolisant l'amitié entre la France et le Liban.

Le 31 août, jour de l'arrivée d'Emmanuel Macron au Liban, Moustapha Adib a été désigné Premier ministre. Il est désormais chargé de former un gouvernement. Le président de la République française est arrivé accompagné du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et du ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran. La délégation a été accueilli sur le tarmac par le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun.