Deux semaines après l'élection présidentielle biélorusse remportée par Alexandre Loukachenko avec plus de 80% des suffrages, les opposants au dirigeant se sont de nouveau donnés rendez-vous dans le centre-ville de Minsk, autour de la place et l'avenue de l'Indépendance, pour un rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Les opposants contestent la validité des élections présidentielles. Le chef de l'Etat dénonce quant à lui les ingérences étrangères au sein du mouvement de contestation.
Drapeaux rouge et blanc – symbole de la contestation – à la main, les manifestants ont scandé des slogans anti-gouvernementaux tels que «liberté !» ou «Loukachenko au fourgon cellulaire !», selon l'AFP.
«Nous ne voulons que deux choses : les élections honnêtes et la fin des violences», a déclaré à l'AFP un manifestant, Igor, 32 ans. «S'il a vraiment gagné l'élection [avec 80% des voix] alors pourquoi tant de gens sortent dans la rue contre lui ?», a déclaré Evgueni, un autre manifestant de 18 ans.
Des membres du conseil de coordination ont rejoint la manifestation
Les manifestants ont été rejoints par des membres du «conseil de coordination» – Pavel Latushko, Olga Kovalkova, Maria Kolesnikova, Sergueï Dylevsky et Maxime Znak – qui ont remercié les soldats et forces antiémeute présents sur place pour ne pas avoir eu recours à la force contre les manifestants rapporte Tass.
Les autorités biélorusses avaient annoncé le 20 août l'ouverture de poursuite pour «atteinte à la sécurité nationale» à l'encontre du «conseil de coordination» formé par l'opposition et prétendant promouvoir une transition du pouvoir.
De grandes manifestations de l'opposition ont commencé dans toute la Biélorussie le 9 août. Des violences sont survenues au cours de ces rassemblements qui ont engendré des milliers d'arrestation.
Selon les données officielles, plus de 6 700 personnes ont été détenues dans les premiers jours précise RIA Novosti. Selon le ministère de l’Intérieur biélorusse, des centaines de personnes ont été blessées lors des émeutes, dont plus de 120 agents des forces de l’ordre. Les autorités ont signalé la mort de trois manifestants.
Le 16 août, un rassemblement du même type avait déjà eu lieu, alors que les soutiens du président biélorusse s'étaient aussi rassemblés. Néanmoins, le 17 août, le président biélorusse avait fait savoir qu'une nouvelle élection présidentielle pourrait se tenir à condition qu'une nouvelle Constitution soit adoptée par référendum. Il s'est par ailleurs dit prêt à partager le pouvoir «mais pas sous la pression».