International

Armement : la Turquie pourrait acheter de nouveaux S-400 russes l'année prochaine

La Turquie pourrait faire l'acquisition d'un nouveau lot russe de de systèmes de défense aérienne et antimissile S-400 l'année prochaine, selon le directeur de l'entreprise d'Etat Rostec.

La Turquie est en bonne voie pour signer un nouveau contrat de vente de systèmes de défense aérienne et antimissiles S-400 russe, annonce l’agence de presse Interfax, d'après une déclaration de Sergueï Chemezov, directeur de l’entreprise d’Etat Rostec, le 23 août.

Je pense que nous ne le signerons pas d'ici la fin de l’année

«Je pense que nous ne le signerons pas d'ici la fin de l’année», a-t-il déclaré lors du forum militaro-technique Armée-2020. La Turquie avait déjà acquis des antimissiles S-400 en 2019, malgré les menaces de Washington. 

Le chef du Service fédéral de coopération militaro-technique (FSMTC) de Russie, Dmitri Shugaev, dans une interview accordée à Interfax en mars 2020, a déclaré que la Fédération de Russie s'attendait à se mettre d'accord dans un avenir proche sur la fourniture du lot supplémentaire de S-400 à la Turquie.

Menaces de sanctions américaines 

Le 12 juillet 2019, Ankara a commencé à recevoir des S-400 russes. «La livraison de la première cargaison d'équipements du système de défense antiaérienne S-400 a commencé le 12 juillet à la base aérienne Murted à Ankara», informait le ministère turc de la Défense dans un communiqué le même  jour.

Les Etats-Unis ont exigé, de leur côté, que la Turquie annule l’achat. Ils ont alors menacé de revenir sur une commande turque de plus de 100 F-35, un avion furtif américain, jugeant les deux négoces incompatibles.

Le vice-président américain Mike Pence affirmait à l'été 2019 que l’achat menaçait l’unité de l’OTAN : «La Turquie doit choisir : veut-elle rester un partenaire crucial de la meilleure alliance militaire de l'histoire, ou mettre en péril la sécurité de ce partenariat par des décisions irréfléchies qui sapent notre alliance ?», avait-il alors déclaré. 

Malgré les pressions américaines, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait réaffirmé, au mois de juillet 2019, sa ferme volonté d’acquérir le matériel russe. «Les S-400 sont le système de défense le plus solide contre ceux qui veulent attaquer notre pays», avait-il martelé, lors d'un discours. «Et grâce à Dieu, nous le faisons dans le cadre d'un investissement conjoint, et nous continuerons à faire ainsi», avait-il poursuivi, cité par Reuters.

Afin de contrer les réprimandes américaines, le 16 juillet 2019, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu avait déclaré : «Les systèmes S-400 ne constituent pas de menace pour l'OTAN. Il n'y a pas lieu de créer des tensions sur cette question qui a été tranchée.».

Le 25 novembre 2019, selon l’agence de presse turque DHA, des avions militaires ont survolé une base dans la province d'Ankara dans l'après-midi, afin de tester les radars du système de défense antiaérienne et antimissiles S-400 et de former des opérateurs turcs à leur maniement. Peu avant cela, le ministère turc de la Défense avait indiqué, dans un bref communiqué, que des appareils survolaient Ankara «dans le cadre de projets pilotés par la Direction de l'industrie de la défense», un organisme rattaché à la présidence.

L’Inde et la Chine ont également fait l'acquisition de ce système de défense considéré comme le fleuron de l'armement russe.