Le porte-parole de la diplomatie, Zhao Lijian, s'est exprimé ce 19 août au sujet de la crise en Biélorussie, où la réélection du président Alexandre Loukachenko est contestée depuis 10 jours. Dans des propos rapportés par le Global Times, Pékin réaffirme son soutien à l'exécutif biélorusse. Le diplomate a en effet déclaré que la Chine, «en tant que bon ami et bon partenaire», ne souhaitait pas que «le chaos émerge au sein de la situation en Biélorussie».
«Nous nous opposons à la division et aux troubles créés par des forces extérieures dans la société biélorusse», a-t-il ajouté. Dans la même déclaration, le porte-parole a précisé : «La Chine et la Biélorussie ne sont pas seulement unies par un partenariat global stratégique caractérisé par la confiance mutuelle et une coopération gagnant-gagnant, mais également par une amitié en toutes circonstances. Nous respectons constamment la voie de développement choisie par le peuple biélorusse conformément à ses conditions nationales et ses efforts visant à sauvegarder l'indépendance, la souveraineté, la sécurité et le développement du pays.»
Des propos qui font écho à ceux du président russe, Vladimir Poutine, qui avait déclaré le 18 août, après des entretiens téléphoniques avec le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, que «l'ingérence dans les affaires intérieures de la Biélorussie» et la «pression extérieure sur les dirigeants biélorusses» étaient «inacceptables».
Une coopération forte entre Pékin et Minsk
Le 18 août, lors d'une discussion dans le cadre du Conseil de sécurité de l'ONU, la Chine a également estimé que la crise était «une affaire intérieure» à la Biélorussie qui «ne pose aucune menace pour la paix et la sécurité régionales ou internationales», et n'était donc pas du ressort du Conseil de sécurité.
La Chine entretient une coopération intense avec la Biélorussie. En 2016, un projet commun de développement économique lancé entre les deux pays, Great Stone, a permis la construction d'une zone franche dotée d'un parc industriel accueillant de nombreuses entreprises chinoises et biélorusses mais aussi européennes dans la banlieue de Minsk. Une coopération économique qui s'intègre dans le projet de Nouvelles routes de la soie [Belt and Road Initiative] promu par Pékin. Un projet qui comprend un ensemble de liaisons maritimes, de voies ferroviaires et de zones franches destinées à renforcer la liaison économique entre la Chine et l'Europe en passant par l'Asie centrale et en particulier la Biélorussie.
Au 11e jour d'actions de protestation de l'opposition contre sa réélection, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a ordonné ce 19 août au gouvernement d'empêcher les troubles à Minsk et de renforcer les frontières. «Il ne doit plus y avoir aucun trouble à Minsk. Les gens sont fatigués et demandent la paix et la tranquillité», a-t-il déclaré après une réunion avec son Conseil de sécurité, selon des propos retransmis par l'agence de presse d'Etat Belta. «L'écrasante majorité [de la population] est habituée à vivre dans un pays calme et nous devons rendre ce pays calme de nouveau», a-t-il ajouté.