Vendredi 28 août
Les pays d'Afrique de l'Ouest – réunis en sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) sur le Mali – ont réclamé ce 28 août à la junte un retour rapide des civils au pouvoir, demandant le lancement immédiat d'une «transition civile» et des élections d'ici 12 mois, en échange d'une levée progressive des sanctions envers Bamako.
Jeudi 27 août
Quatre soldats maliens ont été tués et 12 autres blessés dans une embuscade imputée aux djihadistes entre Konna et Douentza près de Mopti, dans le centre du pays, a fait savoir l'armée.
Celle-ci a précisé sur les réseaux sociaux qu'une section spécialisée dans la lutte contre le braconnage était tombée dans un guet-apens tendu par des «terroristes».
Mercredi 26 août
L'Union européenne a suspendu «temporairement» ses missions de formation de l'armée et de la police au Mali, après le coup d'Etat militaire qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, a déclaré ce 26 août le chef de la diplomatie européenne.
«Nos missions ont été temporairement suspendues en raison des circonstances», a annoncé Josep Borrell, lors d'une conférence de presse à Berlin, à l'issue d'une réunion des ministres européens de la Défense. Il a ajouté que les instructeurs et formateurs de l'UE étaient cependant toujours sur place et qu'«ils reprendraient leurs activités aussi vite que possible».
Le mouvement de contestation qui a mobilisé pendant des semaines contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta s'est dit ce 26 août disposé à «accompagner» la junte qui l'a renversé dans le processus de transition devant rendre le pouvoir aux civils. «Nous sommes disponibles pour accompagner ce processus, nous sommes venus échanger et réaffirmer que nous sommes sur les mêmes positions» que les militaires, a déclaré Issa Kaou Djim, un proche de l'influent imam Mahmoud Dicko, à l'issue de la première rencontre formelle entre la junte et le Mouvement du 5-juin – Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP).
Samedi 22 août
La délégation ouest-africaine a rencontré dans la soirée du 22 août le président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé le 18 août par un coup d'Etat militaire, a fait savoir à l'AFP le chef de la délégation, l'ex-président nigérian Goodluck Jonathan. «Nous avons vu le président Keïta», a déclaré Goodluck Jonathan, qui a affirmé à son propos : «Ça va». «Les entretiens se passent bien», a-t-il ajouté.
Seuls trois des membres de la Cédéao ont été autorisés à rencontrer, dans un lieu tenu secret, Ibrahim Boubacar Keïta, aux mains de la junte depuis le 18 août.
Une délégation ouest-africaine conduite par l'ex-président nigérian Goodluck Jonathan a rencontré pendant une demi-heure la junte qui a pris le pouvoir le 18 août au Mali, dont le nouvel homme fort du pays, le colonel Assimi Goïta.
Les envoyés de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) rencontreront dans la soirée du 22 août le président déchu Ibrahim Boubacar Keïta.
Une délégation ouest-africaine conduite par l'ex-président nigérian Goodluck Jonathan est arrivée ce 22 août dans l'après-midi à Bamako (Mali), où elle a été accueillie à sa descente d'avion par des dirigeants de la junte qui a pris le pouvoir le 18 août au Mali, ont constaté des correspondants de l'AFP.
La délégation dépêchée par la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui doit rencontrer dans la soirée le président déchu Ibrahim Boubacar Keïta, a été reçue par le colonel Malick Diaw, numéro 2 du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), l'instance mise en place par les militaires, et par le porte-parole de la junte, Ismaël Wagué.
Vendredi 21 août
«Je retourne à la mosquée, je suis un imam», a déclaré ce 21 aoûti l'imam Mahmoud Dicko, figure morale de l'opposition au Mali, en «remerciant» les militaires qui ont renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta et en appelant à «chasser les démons de la division».
«Je veux réconcilier tous les Maliens de Kayes (Ouest) à Kidal (Nord-Est)», a ajouté devant des milliers de manifestants l'influent chef religieux, dont le rôle a été crucial dans la mobilisation contre le président Keïta, finalement chassé du pouvoir mardi par un coup d'Etat militaire condamné par la communauté internationale mais salué par l'opposition malienne.
Les militaires qui ont pris le pouvoir au Mali «remercient le peuple malien pour son soutien [et se] reconnaissent» dans le combat de l'opposition, a déclaré le porte-parole de la junte devant des milliers de personnes rassemblées à Bamako pour célébrer la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta.
«Nous sommes venus vous remercier, remercier le peuple malien pour son soutien. Nous n'avons fait que parachever le travail que vous aviez commencé et nous nous reconnaissons dans votre combat», a lancé devant une foule enthousiaste le colonel-major Ismaël Wagué, porte-parole du Comité national pour le salut du peuple, mis en place par les militaires putschistes.
Après le coup d’Etat du 19 août, la junte affirme vouloir une «transition la plus courte possible» au Mali. Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) affiche son souhait de nommer un président pour assurer le pouvoir durant cette période, le temps d’organiser des élections. Mais pour les militaires maliens, il ne s’agit pas d’un coup d’Etat.
Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, arrêté en compagnie de son Premier ministre Boubou Cissé en fin d'après-midi du 18 août et emmené dans le camp militaire d'où était partie une mutinerie en début de journée, est apparu vers minuit, dans la nuit du 18 au 19 août, sur la télévision publique ORTM, annonçant sa démission.
Un responsable des putschistes a déclaré à l'AFP que le ministre de l'Economie ainsi qu'un proche du chef de l'Etat ont été remis en liberté.
«Nous avons libéré deux prisonniers, l'ancien ministre des Finances et de l'Economie Abdoulaye Daffé et Sabane Mahalmoudou», le secrétaire particulier du président, a annoncé un responsable de la junte s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Des membres de la mission de l'Onu au Mali ont pu rencontrer le 20 août le président Ibrahim Boubacar Keïta et les autres personnalités détenues par la junte, a fait savoir la Minusma sur son compte Twitter.
Jeudi 20 août
Les pays voisins du Mali ont réclamé le 20 août le «rétablissement» du président Ibrahim Boubacar Keïta renversé par un coup d'Etat et ont décidé d'envoyer «immédiatement» une délégation à Bamako, à l'issue d'un sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Cédéao sur «la situation au Mali».
«Nous demandons le rétablissement du président Ibrahim Boubacar Keita en tant que président de la République», a déclaré le chef de l'Etat nigérien Mahamadou Issoufou qui assure la présidence de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), à la fin d'un sommet virtuel. «Nous décidons de dépêcher immédiatement une délégation de haut niveau pour assurer le retour immédiat de l'ordre constitutionnel», a-t-il ajouté.
Lors d’une conférence de presse virtuelle le 19 août, Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a déclaré que ce dernier avait fermement condamné le coup d’Etat et exhorté «au rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel et de l’Etat de droit» au Mali.
Le chef de la diplomatie canadienne François-Philippe Champagne a condamné «fermement» le 19 août le coup d'Etat et appelé au respect de de «l'ordre constitutionnel du Mali».
Il a assuré que le Canada allait travailler «en étroite collaboration» avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), de l'Union africaine et des Nations unies «pour aider à assurer le retour à l'ordre constitutionnel» et la mise en œuvre des dispositions de l'accord d'Alger, l'accord de paix signé en 2015 entre Bamako et les groupes armés du nord du pays.
Un officier malien, le colonel Assimi Goita, s'est présenté le 19 août comme le chef de la junte qui a renversé la veille le président Ibrahim Boubacar Keïta et estimé que le Mali «n'a[vait] plus droit à l'erreur». «Je me présente : je suis le colonel Assimi Goita, le président du Comité national pour le salut du peuple [CNSP]», a-t-il déclaré à la presse en fin d'après-midi.
«Le Mali se trouve dans une situation de crise socio-politique, sécuritaire. Nous n'avons plus le droit à l'erreur. Nous, en faisant cette intervention hier, nous avons mis le pays au-dessus [de tout], le Mali d'abord», a-t-il expliqué, entouré de militaires armés.
Estimant qu'il avait «parachevé» sa lutte pour obtenir le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta et se disant prête à élaborer avec la junte une transition politique, l'opposition malienne s'est félicitée le 19 août du coup d'Etat militaire de la veille.
La coalition d'opposition du M5-RFP «prend acte de l'engagement» du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), créé par les militaires désormais au pouvoir, «d'ouvrir une transition politique civile», a-t-elle indiqué dans un communiqué. Elle «entreprendra toutes les initiatives» pour «l'élaboration d'une feuille de route dont le contenu sera convenu avec le CNSP et toutes les forces vives du pays».
Mercredi 19 août
Le mouvement de contestation qui réclamait depuis des mois le départ du président malien Ibrahim Boubacar Keïta fêtera le 21 août «la victoire du peuple malien», a déclaré l'un de ses dirigeants le 19 août au lendemain du coup d'Etat militaire ayant renversé le président Keïta et son gouvernement.
«Nous organisons le plus grand rassemblement patriotique vendredi au monument de l'Indépendance», épicentre de la contestation à Bamako, «et sur l'ensemble du territoire national pour fêter la victoire du peuple malien», a déclaré à la presse Choguel Maïga, président du comité stratégique de la coalition d'opposition du M5-RFP.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé le 19 août les soldats mutinés qui ont renversé le gouvernement au Mali à «regagner sans délai leurs casernes» et à libérer «immédiatement» tous les dirigeants arrêtés. Lors d'une réunion d'urgence à huis clos, les pays membres ont également «souligné la nécessité pressante de rétablir l'Etat de droit et d'aller vers un retour de l'ordre constitutionnel», au lendemain d'une mutinerie qui a abouti à un coup d'Etat contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, selon un communiqué publié par les Nations unies.
Lors d'un entretien accordé à RT France, Bréma Ely Dicko, sociologue et enseignant-chercheur à l'université des lettres et sciences humaines de Bamako, a analysé la situation au Mali. Le sociologue estime notamment qu’il faudra «une année et demie, deux ans, pour pouvoir faire des élections générales, crédibles, transparentes, et qui vont convenir à tout le monde».
Emmanuel Macron a estimé ce 19 août que «la lutte contre les groupes terroristes et la défense de la démocratie et de l'Etat de droit sont indissociables», à propos de la situation au Mali où des militaires ont renversé le 18 août le président Ibrahim Boubacar Keïta.
«En sortir, c'est provoquer l'instabilité et affaiblir notre combat. Ce n'est pas acceptable», a poursuivi le président français sur Twitter, en appelant à ce que le pouvoir soit «rendu aux civils», que «des jalons [soient] posés pour le retour à l'ordre constitutionnel» et que le président malien et son Premier ministre soient libérés.
La France a réclamé ce 19 août la libération immédiate du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, ainsi que des membres du gouvernement placés en détention par les militaires qui ont pris le pouvoir la veille. «La France a pris acte de l'annonce de la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta. Elle appelle à sa libération immédiate ainsi que des membres du gouvernement actuellement retenus», fait savoir le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, dans un communiqué.
«Elle réaffirme son attachement à la souveraineté, au respect des institutions, à la vie démocratique et à la stabilité du Mali. Elle encourage toutes les forces politiques et sociales au dialogue pour trouver une solution à la crise profonde que traverse le pays et appelle au rétablissement sans délai d’un pouvoir civil», ajoute-t-il.
La junte qui a pris le pouvoir à Bamako a appelé les Maliens à «vaquer librement à leurs occupations» et à «reprendre sainement leurs activités», réclamant également l'arrêt du vandalisme, au lendemain du coup d'Etat qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta et son gouvernement.
Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), l'instance créée par les putschistes, «insiste» sur le fait que l'action des militaires a fait «zéro mort», «contrairement à certaines allégations qui parlent de quatre morts et 10 blessés», a déclaré à la presse le porte-parole de la junte, le colonel-major Ismaël Wagué.
L'Union africaine (UA) a annoncé suspendre le Mali de son organisation, au lendemain du coup d'Etat qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta dont l'UA demande la libération.
L'UA «suspend le Mali de l'Union africaine jusqu'au retour de l'ordre constitutionnel et demande la libération du président Boubacar Keita, du Premier ministre et des autres responsables du gouvernement arrêtés par la force par l'armée», a fait savoir le Conseil paix et sécurité de l'UA sur Twitter.
Angela Merkel a assuré que le coup d'Etat au Mali n'avait «pour le moment» pas d'impact sur le déploiement des Casques bleus de la Mission de l'Onu dans le pays (Minusma).
«Les soldats sont dans leurs casernes et la Minusma est très loin de Bamako», a-t-elle expliqué tout en précisant : «Nous examinons la situation avec grande attention.» Quelque 900 soldats de la Bundeswehr, l'armée allemande, sont actuellement stationnés au Mali.
Mike Pompeo a «fermement condamné» le 19 août la prise du pouvoir par l'armée au Mali et a réclamé que «la liberté et la sécurité des responsables gouvernementaux» soient assurées.
«Les Etats-Unis condamnent fermement la mutinerie du 18 août au Mali comme nous condamnerions toute prise du pouvoir par la force», a déclaré le chef de la diplomatie américaine dans un communiqué, sans parler de coup d'Etat. Il a appelé à «œuvrer au rétablissement d'un gouvernement constitutionnel».
Alger a condamné ce 19 août le coup d'Etat au Mali voisin, appelant à des élections et au «respect de l'ordre constitutionnel», selon un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères publié au lendemain du renversement du président malien Ibrahim Boubacar Keïta.
«L'Algérie réitère son ferme rejet de tout changement anticonstitutionnel de gouvernement», a déclaré la diplomatie algérienne dans le communiqué transmis à l'AFP. Alger suit avec «préoccupation» la situation dans ce pays avec lequel elle partage près de 1 400 kilomètres de frontière et qui est déjà en proie à des violences djihadistes.
L'Algérie «appelle toutes les parties au respect de l'ordre constitutionnel et au retour à la raison pour une sortie de crise rapide», selon le communiqué.
L'Union européenne a appelé le 19 août à la libération «immédiate» des prisonniers et au «retour de l'Etat de droit» au Mali, au lendemain du coup d'Etat qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keita, à l'issue d'un sommet extraordinaire des 27. «La stabilité de la région et du Mali, la lutte contre le terrorisme doivent demeurer des priorités absolues», a ajouté Charles Michel, soulignant «l'extrême préoccupation» des 27 après les évolutions des dernières heures.
Le président en exercice de l'Union africaine (UA), le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, a condamné le 19 août le «changement inconstitutionnel» au Mali et exigé la «libération immédiate» du président Ibrahim Boubacar Keïta, arrêté la veille par l'armée. Il a également appelé l'armée à «rentrer dans les casernes».
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays dont le Mali) a condamné, dans un communiqué le renversement du président malien Ibrahim Boubacar Keïta et de son Premier ministre par des «militaires putschistes», exigeant leur libération et annonçant des mesures immédiates dont la fermeture des frontières.
Une visioconférence des chefs d'Etat de la Cédéao sur «la situation au Mali» se tiendra jeudi 20 août sous la présidence du président du Niger Mahamadou Issoufou, a par ailleurs annoncé la présidence nigérienne.
La Cédéao «dénie catégoriquement toute forme de légitimité aux putschistes et exige le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel», déclare le communiqué. Elle «exige la libération immédiate» du chef de l'Etat malien et «de tous les officiels arrêtés».
Les militaires qui ont pris le pouvoir au Mali et poussé à la démission le président Ibrahim Boubacar Keïta ont affirmé dans la nuit du 18 au 19 août vouloir mettre en place une «transition politique civile» devant conduire à des élections générales dans un «délai raisonnable».
«Nous, forces patriotiques regroupées au sein du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), avons décidé de prendre nos responsabilités devant le peuple et devant l'histoire», a déclaré sur la télévision publique ORTM le porte-parole des militaires, le colonel-major Ismaël Wagué, chef d'état-major adjoint de l'armée de l'air.
Les militaires qui ont pris le pouvoir ont annoncé dans la nuit du 18 au 19 août la création d'un Comité national pour le salut du peuple.
Ils ont également appelé à une transition politique civile conduisant à des élections.
Enfin, les militaires ont affirmé que tous les accords internationaux seraient respectés.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé dans la nuit du 18 au 19 août sa démission, expliquant n'avoir pas d'autre choix que de se soumettre à la volonté de son armée en révolte, pour éviter que du «sang ne soit versé».
Il a également annoncé «la dissolution de l'assemblée nationale et celle du gouvernement».
Mardi 18 août
Les images de l'arrestation du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, capturé par des soldats mutins le 18 août à Bamako.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé le 18 août à la «libération immédiate et sans conditions» du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, arrêté par des militaires en révolte.
«Le secrétaire général condamne fermement ces actions et appelle au rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel et de l'Etat de droit au Mali», a déclaré son porte-parole dans un communiqué.
Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira le 19 août en urgence au sujet de la crise au Mali, où le président Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre ont été arrêtés par des militaires, a appris l'AFP de source diplomatique.
La réunion se tiendra à huis clos dans l'après-midi à la demande de la France et du Niger, qui préside actuellement la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
Le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell a «condamné» le 18 août «la tentative de coup d'Etat en cours au Mali», où le président Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre ont été arrêtés par des militaires.
«L'Union européenne condamne la tentative de coup d'Etat en cours au Mali et rejette tout changement anticonstitutionnel. Ceci ne peut en aucun cas être une réponse à la profonde crise socio-politique qui frappe le Mali depuis plusieurs mois», a affirmé Josep Borrell, dans un communiqué publié par ses services.
La coalition qui organise au Mali les manifestations de masse appelant à la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta a déclaré que la détention de celui-ci par des soldats mutins n'était «pas un coup d'Etat militaire mais une insurrection populaire». «IBK [le président malien] ne voulait pas écouter son peuple. Nous avons même proposé une alternative mais il a répondu par des meurtres», a déclaré à Reuters Nouhoum Togo, porte-parole de la coalition M5-RFP.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre Boubou Cissé ont été arrêtés ce 18 août par des militaires en révolte, qui les ont emmenés dans un camp militaire dans la banlieue de Bamako, a indiqué le directeur de la communication du chef du gouvernement malien.
Les deux dirigeants «ont été conduits par les militaires révoltés dans des véhicules blindés à Kati», où se trouve le camp Soundiata Keïta, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, a-t-il précisé, confirmant à l'AFP une affirmation d'un des chefs de la mutinerie.
La chaîne de télévision d'Etat malienne ORTM a été mise hors ligne le 18 août après que des soldats en mutinerie ont arrêté le président Ibrahim Boubacar Keïta et le Premier ministre Boubou Cissé, a déclaré un journaliste de l'ORTM.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhail Bogdanov, a déclaré le 18 août que la Russie avait reçu des informations sur les arrestations du président et du Premier ministre du Mali, a rapporté l'agence de presse RIA Novosti sans fournir plus de détails. Il a également affirmé que Moscou était préoccupée par les événements au Mali.
Le journaliste et directeur du journal Le Soft, Issiaka Tamboura, a déclaré le 18 août sur RT France qu'«on pourrait s'attendre à un coup d'Etat» au Mali.
Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a condamné «énergiquement» l'arrestation du chef d'Etat malien revendiquée par des militaires en révolte.
«Je condamne énergiquement l'arrestation du président Ibrahim Boubacar Keïta, [du] Premier ministre [Boubou Cissé] et [d']autres membres du gouvernement malien et appelle à leur libération immédiate», a déclaré Moussa Faki Mahamat sur son compte Twitter.
Le président français Emmanuel Macron s'est entretenu de la crise qui s'est déclenchée au Mali avec le président Ibrahim Boubacar Keïta et ses homologues nigérien Mahamadou Issoufou, ivoirien Alassane Ouattara et sénégalais Macky Sall, et a exprimé «son plein soutien aux efforts de médiation en cours de la CEDEAO», a indiqué mardi l'Elysée.
Le chef de l'Etat «suit attentivement la situation et condamne la tentative de mutinerie en cours», a ajouté la présidence.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre, Boubou Cissé, ont été «arrêtés» ce 18 août en fin d'après-midi à Bamako par des militaires en révolte, a affirmé à l'AFP un des chefs de la mutinerie. «Nous pouvons vous dire que le président et le Premier ministre sont sous notre contrôle. Nous les avons arrêtés chez lui» [au domicile du chef de l'Etat], a ainsi déclaré à l'agence un militaire se présentant comme un chef de la mutinerie, qui se déroule depuis le matin du 18 août dans une garnison en banlieue de Bamako. Il a requis l'anonymat.