Le ministère américain de la Justice a confirmé ce 14 août, dans un communiqué, des informations publiées par le Wall Street Journal selon lesquelles les Etats-Unis ont saisi la cargaison de quatre tankers qui transportaient du pétrole iranien à destination du Venezuela.
Cette livraison se faisait pour le compte des Gardiens de la Révolution, selon les Etats-Unis. Or, Washington considère cette structure iranienne comme une organisation terroriste.
Selon le WSJ, il s'agit d'une première : «L'administration Trump a saisi pour la première fois la cargaison de navires prétendument chargés de carburant iranien, en violation de sanctions, ont déclaré des responsables américains, alors que [l'administration Trump] intensifie sa campagne de pression maximale contre Téhéran», rapportait le journal, le 13 août.
De même source, le ministère américain de la Justice avait déposé le 2 juillet devant un tribunal fédéral de Washington une plainte et un mandat de confiscation pour les cargaisons des pétroliers Bella, Bering, Pandi et Luna, en route vers le Venezuela. Ces quatre navires ont été saisis en mer et se dirigent vers Houston au Texas, selon le quotidien qui citait le 13 août des responsables américains.
La plainte de la justice américaine, citée par l'AFP, évoque notamment Mahmoud Madanipour, homme d'affaires ayant des liens avec les Gardiens de la Révolution, qui aurait organisé le transport de pétrole vers le Venezuela, utilisant des compagnies offshore et des transferts de bateau à bateau pour contourner les sanctions américaines contre le gouvernement iranien.
«Un mensonge», selon l'ambassadeur iranien au Venezuela
L'ambassadeur iranien au Venezuela, Hojat Soltani, avait déclaré sur Twitter à la suite de la publication de l'article du WSJ que les informations sur la saisie des tankers iraniens constituaient «encore un autre mensonge et de la guerre psychologique» de la part des Etats-Unis.
«Les navires ne sont pas iraniens et ni le propriétaire ni le drapeau n'ont quoi que ce soit à voir avec l'Iran», a tweeté en espagnol Hojat Soltani.
Escalade de tensions entre l'Iran et les Etats-Unis
Les tensions entre Washington et Téhéran se sont considérablement accrues depuis l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis en 2016. En mai 2018, les Etats-Unis décidaient de se retirer de l'accord international de Vienne sur le nucléaire iranien. Donald Trump avançait alors : «Je pense que c’est le pire accord jamais négocié», considérant le texte trop avantageux pour Téhéran. En septembre 2019, en réponse au retrait américain, la République islamique a mis en activité des centrifugeuses avancées, avec pour objectif de produire de l'uranium enrichi à 4,5%, taux prohibé par l'accord de Vienne.
Les tensions ont passé un nouveau cap lorsque l'armée américaine a abattu à Bagdad en Irak, par une attaque de drone le 3 janvier 2020, Qassem Soleimani, chef de la force al-Quods, branche des Gardiens de la Révolution iranienne chargée des opérations extérieures. Washington avait accusé Soleimani d'être l'instigateur d'attaques de milices liées à l'Iran contre les forces américaines dans la région.
Pour autant, le président américain a récemment déclaré que s’il venait à être réélu novembre, il passerait des accords avec l’Iran et la Corée du Nord, autre bête noire des Etats-Unis : «Si nous gagnons, nous passerons des accords avec l’Iran et la Corée du Nord très rapidement», a-t-il assuré.