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Biélorussie : Moscou dénonce des tentatives étrangères de «déstabiliser» le pays

Tandis que Washington et Bruxelles durcissent le ton envers Alexandre Loukachenko, la Russie a dénoncé des tentatives étrangères de «déstabiliser» la Biélorussie, confrontée à une vague de manifestations.

Ce 13 août, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova s'est inquiétée, lors d'une conférence de presse de «tentatives claires d'ingérence étrangère visant à diviser la société et déstabiliser la situation» en Biélorussie, pays secoué par un mouvement de contestation survenu après la réélection du président sortant Alexandre Loukachenko, contestée par l'opposition.

«Dans ce contexte, nous notons la pression sans précédent exercée par certains partenaires étrangers sur les autorités biélorusses», a remarqué Maria Zakharova, rappelant que «l'utilisation de telles méthodes» avaient pu être observées dans d'autres pays.

Des manifestations, émaillées de violences, ont lieu dans le pays depuis l'élection présidentielle du 9 août. Les protestataires reprochent à Alexandre Loukachenko d'avoir truqué l'élection présidentielle qu'il a remporté, selon la Commission électorale centrale, à près de 80% des voix, pour prolonger un pouvoir qu'il détient depuis 1994. L'opposante Svetlana Tikhanovskaïa a pour sa part officielle recueilli 9,9% des voix. Les manifestations ont éclaté dans la foulée. De son côté, le dirigeant biélorusse accuse des «tireurs de ficelles» de semer le trouble depuis l'étranger.

Deux personnes sont mortes au cours des affrontements avec la police, des dizaines d'autres blessées. Les forces de l'ordre ont aussi procédé à des milliers d'arrestations.

Nous appelons tout le monde à la retenue

«Nous appelons tout le monde à la retenue [...] et espérons que la situation dans le pays va bientôt se normaliser», a souligné Maria Zakharova. «La Russie a été et reste un allié fidèle et ami du peuple fraternel biélorusse», a-t-elle également assuré, avant de conclure : «Nous sommes convaincus que les tentatives visant à semer la discorde entre nous sont vouées à l'échec.»

Washington veut travailler avec l'UE

La pression internationale exercée sur Minsk s'est intensifiée ces derniers jours. Le 13 août, depuis la Slovénie, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo s'est «dit convaincu que l'Union européenne et les Etats-Unis partag[aient] les mêmes préoccupations sur ce qui s'est passé et ce qui se passe au Bélarus».

«J'ai bon espoir que nous pourrons travailler ensemble d'une certaine manière», a ajouté en conférence de presse Mike Pompeo, qui avait déjà réclamé la veille en République tchèque un respect «des libertés désirées» par les Biélorusses.

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE doivent discuter de la Biélorussie lors d'une réunion extraordinaire vendredi, certains de ses membres demandant la réintroduction de sanctions.