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«BLM II» : un buste de Léopold II, ancien roi des Belges, de nouveau vandalisé près de Bruxelles

Une œuvre représentant l'ancien souverain de Belgique, Léopold II, a été recouverte de peinture dans l'enceinte de l'Africa Museum, en soutien au mouvement «Black lives matter». C'est la troisième fois cette année que ce même buste est vandalisé.

Un buste de l'ancien roi des Belges Léopold II, figure historique du Royaume, critiqué pour son rôle dans la colonisation du Congo (aujourd’hui République démocratique du Congo, RDC, ex-Zaïre), a de nouveau été dégradé dans le parc de l'Africa Museum à Tervuren, commune située non loin de Bruxelles, a constaté un photographe de l'AFP le 3 août.

La sculpture a été recouverte de peinture rouge et son socle de l'inscription «BLM II», en référence au mouvement «Black Lives Matter».

Le directeur du musée, Guido Gryseels, a indiqué à l'AFP avoir été alerté des faits le 31 juillet.

L'œuvre avait déjà été enduite de peinture le 4 juin dernier et fait régulièrement l'objet de dégradations. Il s'agit de la troisième cette année, a précisé le directeur du Musée royal de l'Afrique centrale à Tervuren, rebaptisé Africa Museum depuis sa rénovation en 2018.

Le musée, en concertation avec la régie propriétaire de l'œuvre, prévoit d'installer une plaque explicative sur Léopold II, à l'origine du musée et d'autres réalisations à Tervuren, pour rappeler aussi que ses contributions se sont faites «au prix du sang, d'une très grande violence», selon Guido Gryseels.

Une discussion sera également menée sur l'avenir de cette sculpture, que «beaucoup de gens aimeraient bien enlever», d’après le directeur.

Les statues de Léopold II sont la cible de militants antiracistes en Belgique, où le débat sur les violences de la colonisation belge au Congo et la responsabilité de l'ancien roi a été rouvert avec les manifestations contre la mort de l'Afro-américain George Floyd lors de son interpellation par la police le 25 mai à Minneapololis.

Deux sculptures à son effigie ont été retirées en juin d'un square à Anvers et d'un parc à Gand. 

Surnommé «le roi bâtisseur», celui qui a régné de 1865 à 1909 est un des personnages historiques les plus controversés de Belgique. S'il a participé à développer et moderniser de nombreuses villes comme Ostende, Anvers ou même Bruxelles, mais également à renforcer les défenses des villes de Namur ou Liège, beaucoup se rappellent de lui pour son rôle dans la reconnaissance et l'administration de l'ancien Etat indépendant du Congo (1885-1908).

Au nom de «la mission civilisatrice» de la Belgique au Congo, il a mis en place un régime colonial vu par certains historiens comme un des plus violents de l'histoire, pour exploiter les matières premières de ce pays d'Afrique centrale, principalement le caoutchouc ou encore l'ivoire.