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Hong Kong : la Chine suspend les accords d'extradition vers quatre pays accusés d'ingérence

La diplomatie chinoise a fait savoir que les accords d'extradition entre Hong Kong et la Grande-Bretagne, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande allaient être suspendus, évoquant une réponse aux récentes décisions de ces Etats.

Lors d'une conférence de presse le 28 juillet, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, avait déclaré que le gouvernement de Hong-Kong allait suspendre les accords d'extradition vers trois pays : la Grande-Bretagne, le Canada et l'Australie. Quelques jours plus tard, le 3 août, il en a fait de même pour la Nouvelle-Zélande.

D'après celui-ci, repris par l'agence Reuters le 28 juillet, cette mesure vient en réponse à la décision récente de ces trois Etats de suspendre leurs traités d'extradition vers l'ancienne colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997. Un geste considéré par Pékin comme une ingérence dans ses affaires internes.

Une «logique de bandits», selon Pékin

«Ces actions erronées [...] ont gravement porté atteinte aux fondements de la coopération judiciaire», avait fait savoir le porte-parole, le 28 juillet, cité par l'AFP. «La Chine a décidé de suspendre les traités d'extradition entre Hong Kong et le Canada, l'Australie et le Royaume-Uni, ainsi que les accords de coopération en matière de justice pénale», avait-t-il ajouté, toujours selon l'agence de presse française.

Même tonalité quelques jours plus tard, le 3 août, cette fois concernant la Nouvelle-Zélande : «La Chine a décidé que Hong Kong suspendra [à son tour] l'accord sur le transfert de fugitifs [...] et les accords d'entraide judiciaire avec la Nouvelle-Zélande.»

Le 3 juillet dernier, le Canada avait annoncé suspendre le traité d'extradition avec Hong Kong ainsi que ses exportations de matériel militaire vers la région administrative spéciale de la République populaire de Chine. Il avait été imité quelques jours plus tard, le 9 juillet, par l'Australie, puis, le 20 juillet, par le Royaume-uni et plus récemment, le 28 juillet, par la Nouvelle-Zélande.

Ces Etats considèrent la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, entrée en vigueur le 30 juin, comme une volonté du pouvoir central, jugé pro-Pékin, de vouloir étouffer l'opposition dans le territoire autonome.

De son côté, la Chine nie fermement ces accusations. «[La loi] ne vise pas à faire de l'opposition et du camp pro-démocratie d'hypothétiques ennemis», avait fait valoir Zhang Xiaoming, directeur adjoint du Bureau des affaires de Hong Kong et Macao, devant la presse le 1er juillet, ajoutant : «Quant aux pays qui ont déclaré qu'ils imposeraient de lourdes sanctions à certains responsables chinois, je considère qu'il s'agit d'une logique de bandits.»