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Tensions sino-américaines : Pékin ordonne la fermeture d'un consulat des Etats-Unis en Chine

En réponse à la décision de Washington de fermer le consulat chinois à Houston sur fond d'accusations d'espionnage, Pékin a ordonné la fermeture d'un des cinq consulats américains en Chine continentale, à Chengdu.

Trois jours après le choix américain de fermer le consulat de Chine à Houston dans le cadre d'accusations d'espionnage, laissant alors 72 heures aux diplomates chinois pour plier bagage, les Etats-Unis vont devoir fermer leur représentation diplomatique dans la grande ville de Chengdu (sud-ouest), a annoncé ce 24 juillet le ministère chinois des Affaires étrangères, faisant valoir «une réponse légitime et nécessaire aux mesures déraisonnables des Etats-Unis».

Comme le relève l'AFP, outre leur ambassade à Pékin, les Etats-Unis comptent cinq consulats en Chine continentale (Canton, Shanghai, Shenyang, Chengdu, Wuhan) ainsi qu'un à Hong Kong. La mission de Chengdu, inaugurée en 1985, couvre tout le sud-ouest de la Chine, notamment la région autonome du Tibet. Selon son site internet, elle compte 200 employés, dont 150 de statut local.

«La situation présente des relations sino-américaines ne correspond pas aux souhaits de la Chine et les Etats-Unis en sont entièrement responsables», a dénoncé Pékin, appelant Washington à «créer les conditions nécessaires pour que les relations bilatérales retournent à la normale».

Guerre froide 2.0

Les tensions sino-américaines, alimentées par les différends commerciaux et les accusations mutuelles sur l'origine du Covid-19, est montée d'un cran ces dernières semaines avec l’immixtion des Etats-Unis dans la politique intérieure chinoise, comme par exemple au sujet de la récente entrée en vigueur de «la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong» ou encore sur la thématique du traitement des Ouïghours dans la région du Xinjiang. Dans les deux cas, Pékin a dénoncé «une grave ingérence» américaine dans ses affaires intérieures.

Accentuant la pression, Mike Pompeo, secrétaire d'Etat des Etats-Unis, a le 23 juillet  appelé «le monde libre» à «triompher» de la «nouvelle tyrannie», incarnée selon lui par le parti communiste chinois, qu'il cible régulièrement sur les réseaux sociaux. «La Chine d'aujourd'hui est de plus en plus autoritaire à l'intérieur du pays, et plus agressive dans son hostilité face à la liberté partout ailleurs», a-t-il encore déclaré, allant jusqu'à qualifier le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, d'«adepte sincère d'une idéologie totalitaire en faillite».

S'exprimant sur la fermeture du consulat de Chine à Houston, Mike Pompeo a affirmé que cette représentation diplomatique était «une plaque tournante de l'espionnage chinois» et «du vol de propriété intellectuelle [américaine]». De son côté, la police américaine soupçonne une chercheuse chinoise, accusée d'avoir dissimulé ses liens avec son armée pour obtenir un visa américain, de s'être réfugiée au consulat chinois de San Francisco afin d'échapper à son arrestation.