Dans un texte adopté jeudi 23 juillet (par 465 voix, 150 contre et 67 abstentions), le Parlement européen «conteste», «sous sa forme actuelle», le budget 2021-2027 de l'Union européenne (UE). Le Parlement prévient qu'il est «prêt à refuser de donner son approbation [...] jusqu'à ce qu'un accord satisfaisant soit trouvé» à ce sujet.
L'Assemblée européenne doit se prononcer d'ici la fin de l'année sur ce budget 2021-2027, adossé au fameux plan de relance sur lequel sont parvenus à se mettre d'accord les dirigeants des 27 Etats membres de l'UE, au terme d'un sommet long et fastidieux à Bruxelles.
En cause notamment : les coupes dans le budget européen pour ces années. Alors que la Commission avait proposé un budget pluriannuel de 1 100 milliards, le budget de l'UE sur lequel se sont finalement entendus les 27 s'élèves à 1 074 milliards d'euros. Le Parlement souhaitait, de son côté, 1 300 milliards d'euros.
«Plusieurs postes du budget européen sont impactés à la baisse, dans les domaines de la santé (en diminution de 2,7 milliards d’euros, soit un tiers des crédits, avec la suppression du programme «EU4Health ») de la recherche, de la défense (le Fonds européen de défense est en baisse de 6 milliards d’euros par rapport au projet initial), de l’espace (en baisse de 3 milliards d’euros par rapport à ce qui était prévu) ou même du programme Erasmus+», détaillait le quotidien économique Les Echos, le 22 juillet. Les «politiques d’avenir», soit le numérique et l'environnement, bénéficient en revanche d’un budget européen en hausse.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a déclaré que ces coupes dans le budget de l'UE seraient une «pilule difficile à avaler». Toutefois, Ursula Von der Leyen a également fait valoir qu'en additionnant le plan de relance post-coronavirus de 750 milliards et le budget pluriannuel, l'UE disposait d'une «force de frappe financière sans précédent» de quelque 1 800 milliards d'euros.
Le Parlement européen, relève l'AFP, a le droit d'accepter ou de rejeter le budget, mais non de l'amender. Il n'a en outre pas de prérogatives comparables sur le plan de relance adossé au budget.
D'autres éléments irritent les eurodéputés
D'autres éléments du budget, que son montant, frustrent la majorité des eurodéputés.
Ils estiment que la taxe européenne sur les plastiques non recyclés à venir ne suffira pas pour aider au remboursement de l'emprunt. Partant, ils réclament, dans leur texte adopté ce 23 juillet, un «calendrier juridiquement contraignant» sur l'introduction de nouvelles sources de revenus pour l'UE, dont une taxe numérique.
Sur la question de l'Etat de droit, qui a donné lieu à un compromis entre les 27, le Parlement «regrette vivement que le Conseil européen ait considérablement affaibli» le lien entre le versement des fonds européens à un Etat membre et le respect des valeurs démocratiques par ce dernier.
Enfin, les eurodéputés dénoncent le maintien voire l'augmentation des «rabais», accordés aux pays qui jugent leur contribution au budget européen disproportionnée par rapport à ce qu'ils reçoivent.