Angela Merkel a accusé le 13 mai la Russie de tentatives de piratage à son encontre, qu'elle a décrites comme «scandaleuses». «Je peux honnêtement dire que cela me fait mal. Chaque jour, j'essaie d'avoir de meilleures relations avec la Russie et d'un autre côté, il y a des preuves tellement tangibles que les forces russes agissent ainsi», a déclaré le chef du gouvernement allemand, devant les députés réunis au Bundestag.
Selon l'AFP, Angela Merkel faisait référence à une cyber-attaque ayant visé en 2015 à la fois la chambre des députés et ses services. Le Bundestag avait alors été victime d'une cyber-attaque massive, attribuée par les autorités allemandes au GRU, le renseignement militaire russe. Les hackers s'étaient procuré en parallèle de cette cyber-attaque, selon des médias allemands, des données personnelles sur une messagerie de la chancelière sur la période allant de 2012 à 2015.
Nous nous réservons toujours le droit de prendre des mesures, y compris contre la Russie
Selon Angela Merkel, un suspect a été identifié par les enquêteurs dans cette affaire. Un mandat d'arrêt à la demande du parquet fédéral allemand a en effet été récemment émis contre un pirate informatique présumé, du nom de Dimitri Badine.
«Nous nous réservons toujours le droit de prendre des mesures, y compris contre la Russie», a averti la chancelière allemande. «C'est toute une stratégie qui est appliquée», a encore accusé Angela Merkel. Dans ce contexte, elle a ajouté qu'il n'était «bien sûr [...] pas facile» de continuer à tenter de bâtir une meilleure relation avec Moscou.
La NSA également accusée d'activités d'espionnage en Allemagne
La Russie n'est pas le seul pays à être accusé d'espionnage outre-Rhin. En 2016, la NSA, agence de renseignements américains, avait été épinglée par WikiLeaks pour l'espionnage d'entretiens entre la chancelière allemande et le secrétaire général de l'ONU de l'époque, Ban Ki-moon, ainsi que d'autres leaders européens, dont le président français Nicolas Sarkozy.
L'année précédente, en 2015, le journal allemand Bild avait soulevé un tollé en Allemagne en affirmant que la NSA avait tenté d'espionner des entreprises européennes via une station d'écoutes des renseignements allemands (BND). Interrogée en février dans le cadre d'une autre commission d'enquête parlementaire sur la coopération entre le BND et la NSA, Angela Merkel avait assuré ne pas savoir que ses services de renseignements agissaient de la sorte. «Je pensais que le BND n'avait pas ce genre de pratiques», avait-elle déclaré.