L'Italie, premier pays d'Europe à avoir initié le confinement national pour faire face à la pandémie du coronavirus, a annoncé un prolongement de la mesure jusqu'au 3 mai. C'est «une décision difficile mais nécessaire dont j'assume toute la responsabilité politique», a déclaré le président du Conseil italien Giuseppe Conte, lors d'une allocution solennelle le 10 avril.
A l'entrée d'un week-end de Pâques qu'ils vivront dans le huis clos de leur domicile, les 60 millions d'Italiens ont donc écouté le chef du gouvernement leur annoncer la poursuite des mesures imposées depuis un mois : interdictions de rassemblements et restrictions drastiques en termes de circulation.
Comme le rapporte l'AFP, Giuseppe Conte est depuis plusieurs jours soumis à une double pression contradictoire. Médecins et scientifiques l'appellent à ne pas faire repartir le pays trop tôt, au risque de relancer la pandémie alors qu'elle ralentit depuis une dizaine de jours sur le territoire qui reste le plus endeuillé au monde. Selon le dernier bilan officiel en date du 10 avril, l'Italie compte 18 849 morts pour 147 577 cas détectés.
A contrario, les milieux d'affaires mettent en garde l'Etat contre les dommages terribles que risque la troisième économie européenne.
Ce dilemme est particulièrement fort pour le Nord, le plus touché par le Covid-19, avec 80% des décès, mais qui est aussi le poumon économique de l'Italie : 45% du PIB, toujours selon l'AFP. Si la Lombardie, l'Emilie-Romagne, la Vénétie et le Piémont ne repartent pas à court terme, «le pays risque d'éteindre définitivement son moteur», ont affirmé cette semaine des responsables du patronat (Confindustria) dans ces régions. Ils ont exigé «une feuille de route pour une réouverture ordonnée et en toute sécurité du cœur économique du pays».
«Nous ne pouvons nous permettre une reprise de la contagion» et «si on abandonne maintenant, on risque […] de devoir repartir de zéro», a pour sa part déclaré Giuseppe Conte.