Dans un tweet publié le 20 mars, le ministre de l'Intérieur tchèque, Jan Hamáček, a déclaré que les agents des douanes de Lovosice, ville située dans le nord du pays, avaient saisi des centaines de milliers de masques, affirmant que «malheureusement, une petite partie d'entre eux était un cadeau chinois à l'Italie». «Nous communiquons avec les deux pays et nous assurons que l'Italie ne perdra rien», a-t-il poursuivi.
Un aveu qui s'inscrit quelques heures après un autre communiqué dans lequel le ministre avait déclaré son soutien au peuple italien face à la situation critique que traverse le pays. «Je souhaite que les Italiens [sortent de la crise] dès que possible ! Comme nous, ils font de leur mieux pour vaincre l'épidémie», avait-il tweeté dans la matinée.
Cas très grave de manque de solidarité dans l'Union européenne dans l'urgence du coronavirus
Le 21 mars, le quotidien italien La Repubblica a affirmé de son côté que les autorités tchèques avaient «arbitrairement saisi une énorme cargaison de 680 000 masques et de milliers de respirateurs que la République populaire [de Chine] avait envoyée [à l'Italie]». «Selon l'ambassade d'Italie, les autorités tchèques [ont fait] savoir qu'il s'agissait d'un vol contre l'expéditeur, confirmant qu'il s'agissait de matériel humanitaire en provenance de Chine et dirigé vers l'Italie», poursuit le quotidien qui qualifie l'épisode de «cas très grave de manque de solidarité dans l'Union européenne dans l'urgence du coronavirus».
Citant le journal tchèque Hospodarské Noviny, Le Parisien a fait savoir ce 22 mars que le matériel en question avait déjà été distribué aux hôpitaux tchèques.
De son côté, RTL évoque des photos envoyées par un étudiant tchèque aux médias italiens, qui montrent des caisses d'aide humanitaire chinoises dans des voitures de police tchèque. «À l'intérieur, en plus des masques et des respirateurs, des messages de soutien du gouvernement chinois aux Italiens», précise RTL.
Ce scandale intervient alors que la pandémie de coronavirus continue de ravager l'Italie où elle a occasionné près de 800 morts en 24 heures, le 21 mars. Confronté à cette situation, le gouvernement italien a fait un «pas supplémentaire» en décidant de ralentir son «moteur productif», sans toutefois l'arrêter.
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