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Les Taliban suspendent les négociations avec le gouvernement afghan

Les Taliban annoncent la suspension des discussions qu'ils jugent «stériles» avec le gouvernement afghan concernant un échange de prisonniers. Ces négociations, commencées depuis huit jours, étaient les premières depuis 18 ans.

C'était une première depuis 18 ans. Les Taliban afghans et le gouvernement de Kaboul se retrouvaient autour d'une table pour négocier directement en face à face mais huit jours après le début des discussions, les insurgés annoncent déjà la fin de ces pourparlers qu'ils considèrent comme «stériles.»

Notre équipe technique ne participera plus à des réunions stériles

«Nous avons envoyé une équipe technique à la Commission des prisonniers de Kaboul pour identifier nos détenus. (...) Mais malheureusement leur libération a été différée pour une raison ou pour une autre jusqu'à maintenant», a tweeté Suhail Shaheen, un porte-parole des Taliban. «Du coup, notre équipe technique ne participera plus à des réunions stériles» à partir de mardi, a-t-il poursuivi.

L'accord entre les Taliban et les Etats-unis menacé

Ces discussions portaient précisément sur les conditions de l'échange de 5 000 prisonniers taliban contre 1 000 membres des forces afghanes, l'un des points-clés de l'accord signé le 29 février à Doha entre les Etats-Unis et les Taliban, et non ratifié par Kaboul.

Dans ce texte, Washington a promis un retrait des forces étrangères d'Afghanistan sous 14 mois. En retour, les Taliban doivent respecter des engagements sécuritaires et entamer un dialogue «inter-afghan.»

Matin Bek, un membre de l'équipe de négociation nommé par le gouvernement pour discuter à terme avec les insurgés, a toutefois déclaré lundi que l'échange de prisonniers était retardé car les Taliban exigeaient la libération de 15 de leurs «commandants de haut rang.»

«Nous ne pouvons pas libérer les assassins de notre peuple», a-t-il déclaré devant la presse. «Nous ne voulons pas qu'ils retournent sur le champ de bataille et capturent une province entière.»

Les Taliban accusent le gouvernement afghan de «violer» l'accord de Doha

Pour montrer sa bonne volonté, le gouvernement afghan était prêt à libérer jusqu'à 400 prisonniers taliban peu dangereux en échange d'une réduction «considérable» de la violence.

Mais les Taliban ont rejeté cette offre, accusant Kaboul de «violer» l'accord de Doha et d'être «irresponsable». Depuis la signature de ce texte, les insurgés ont toutefois mené des centaines d'attaques contre les forces de sécurité afghanes, tuant de nombreux soldats et policiers.

Ces pourparlers nourrissaient pourtant quelques espoirs, alors que les Taliban avaient refusé jusqu'alors de reconnaître à titre officiel le gouvernement afghan. Pour les insurgés, le pouvoir de Kaboul est la «marionnette» des Etats-unis, qui dirigeait la coalition internationale qui les avait chassés du pouvoir en 2001.